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France, je prie Votre Altesse Royale de me faire jouir des prérogatives attachées à ce titre, comme sousl’ancien ordre de choses.

« Je suis, etc. « Le maréchal-sénateur,

« KELLERMANN, duc de Valmy. »

A cette demande qui paraîtra au moins fort singulière à ceux qui auront lu le décret reproduit plus haut. Monsieur fit répondre :

« A M. le maréchal Kellermann, duc de Valmy.

a Palais des Tuileries, 17 avril 1814. « M. le Maréchal, -

« Son Altesse Royale Monsieur, lieutenant-général du royaume, à qui j’ai eu l’honneur de soumettre votre lettre du 15 de ce mois, me charge de faire connaître que la réclamation qu’elle contient pour vous, Monsieur le Maréchal, et pour MM. les maréchaux Lefebvre, Pêrignon et Serrurier, est d’une trop haute importance pour que Son Altesse Royale puisse prendre une décision avant l’arrivée de Sa Majesté Louis XVIII.

« Aussitôt que Sa Majesté sera arrivée, Son Altesse Royale lui mettra sous les yeux votre réclamation.

« Veuillez agréer, etc. »

Mais il y avait preuve de zèle et de condescendance dans cette démarche empressée, et puis le comte Pêrignon avait adhéré aux actes du Sénat ; aussi le lieutenant-général du royaume le nomma commissaire du roi dans la 1" division militaire, et des ordonnances royales des 31 mai, 1er et 4 juin, le firent successivement chevalier de Saint-Louis, président de la commission chargée de vérifier les titres des anciens officiers de l’armée des émigrés, et enfin pair de France.

Nommé en 1815 gouverneur de la 10" division militaire, il chercha au mois de mars, de concert avec le baron de Vi-trolles, à organiser dans le Midi un plan de résistance contre Napoléon. Il n’y réussit point et resta éloigné des affaires pendant les Cent-Jours.

Le 10 janvier 1816, il passa avec le même titre dans la 1" division militaire, et reçut le 3 mai suivant la croix de commandeur de Saint-Louis.

Le maréchal Pêrignon est mort à Paris, le 25 décembre 1818.

PERNETY (JOSEPH-MARIE, vicomte)

né à Lyon (Rhône),le 19mai 1766, entra comme aspirant d’artillerie à l’École de Metz le 1er juin 1781 ; le 1" juin 1782, il était élève à la même École.

Nommé, le 1" septembre 1783, lieutenant à la suite du régiment de La Fère (artillerie), il passa titulaire dans le régiment de Grenoble, devenu A’ le 11 janvier 1784, et lieutenant en premier au même corps le 17 juin 1788.

Capitaine en second au 4e régiment d’artillerie à pied le 1" avril 1791, il fit la campagne de 1792 à l’armée d’Italie, et fut promu le 1er février de cette année au commandement d’une compagnie dans son régiment. Cet officier se distingua par sa bravoure et ses talents à la défense du Belvéder et à la prise de Saorgio le 18 floréal an IL

Pernety prit une part glorieuse aux affaires de Bassano, Arcole et Rivoli ; à cette dernière affaire, il eut un cheval tué sous lui et fut promu chef de bataillon sur le champ de bataille. Confirmé dans ce grade, quoique restant surnuméraire^ il passa, en l’an Vil, au 8e régiment d’artillerie à pied. Il fit partie de la division de Brest qui partit, le 30 fructidor, pour l’expédition d’Irlande, en commanda l’artillerie, sous les ordres du général Hardy, et tomba au pouvoir des Anglais à la suite du glorieux combat du vaisseau le Hoche.

Rentré en France trois mois après, il commanda l’artillerie de la division Va-trin, fit passer les premières pièces de canon au mont Saint-Bernard les 28 et