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de l’état-major général le 30 décembre 1818, et on le maintint dans son commandement.

Appelé le 6 décembre 1820, au commandement de la 1" division d’infanterie de la Garde royale, il fut nommé commandeur de l’ordre de Saint-Louis le Ie’ mai 1824, grand-croix de la Légion-d’Honneur le U août 1823.

Élu député en mars 1824, et de nouveau en novembre 1827, il vint siéger à la Chambre, aux travaux de laquelle il prit une part assidue.

Le 29 octobre 1828, il fut créé grand-croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Frappé d’apoplexie quelque temps après, il demanda et obtint de permuter avec le lieutenant-général comte Ricard, commandant la 8e division militaire, et reçut ce dernier commandement par ordonnance du Ie’ janvier 1829. C’est sous sa direction qu’eurent lieu les premiers préparatifs de l’expédition d’Afrique, qui vint ajouter à l’importance de son commandement.

Ce n’est que le dimanche, 1er août 1830, à l’arrivée du courrier, qu’on eut connaissance à Marseille des premiers mouvements de Paris. Entre huit et neuf heures, le général Partouneaux reçut une dépêche télégraphique, en date du 31 juillet, qui l’informait que la Révolution était consommée, que le duc d’Orléans avait été proclamé lieutenant-général du royaume, que toutes les troupes de ligne s’étaient réunies aux citoyens. Par cette dépêche, il était rendu responsable du sang qui serait répandu dans sa division..

Le général, craignant que le mauvais état de sa santé ne lui permît pas de soutenir les nouvelles fatigues que les, circonstances exigeraient, demanda le 2 au matin,parle télégraphe, d’être remplacé dans son commandement.

Cependant, plusieurs jours se passèrent, sans1 qu’il eût été donné suite à sa demande, et, lorsque le 5 août, le drapeau tricolore eut été arboré sur les forts de Marseille, il fit publier une proclamation ainsi conçue :

« Bons et braves Provençaux, au milieu des circonstances graves et difficiles dans lesquelles nous nous sommes trouvés, je ne puis qu’admirer votre conduite. L’ordre et la tranquillité n’ont pas cessé de régner dans la 8e division militaire.

« Confondez vos opinions, et sachez faire à l’intérêt public les sacrifices qu’il réclame.

« Je continuerai à veiller, avec sollicitude au maintien de l’ordre et à la tranquillité, et j’ai la ferme confiance qu’ils ne seront point troublés. »

Le même jour, comme- les chefs des différents services publics manifestaient l’intention d’abandonner leur poste, il fit afficher dans tous les quartiers de la ville une note ainsi conçue :

« Opinion du lieutenant-général commandant la 8" division militaire. •

« Mon opinion est que, dans les circonstances graves qui pèsent.sur notre pays, après les scènes sanglantes qui ont eu lieu, on ne peut abandonner précipitamment son poste avant d’avoir été rem-’ placé, parce que, s’il en était autrement, ce serait livrer la France à toutes les horreurs du désordre et de l’anarchie, et que nous nous devons avant tout à sa gloire et à ses intérêts.

« Quand ensuite les postes qu’on occupe auront été remplis, chacun de nous restera libre de faire ce que sa conscience lui dictera.. »

Une dépêche télégraphique du S août, parvenue à Marseille dans la soirée du 7, fit enfin connaître au général Partouneaux qu’il était remplacé dans son commandement par le lieutenant-général Corsin, qui entra en fonctions le 9. Dès