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troupes qui,l’observent seront éloignées, et les relations amicales qui existent sur tous les autres goints seront rétablies.

o Quant à Antibes, je réclame l’exécution de la convention conclue pour cette place, en vertu de laquelle elle doit être occupée de concert avec la garde urbaine, dont un détachement sera admis à la possession commune du fort Carré ; mais tous les soldats étrangers à la ville d’Antibes, et qui sont enrôlés dans la garde urbaine en sortiront. La dénomination de garde urbaine indique que ce ne sont que les habitants domiciliés qui peuvent en faire partie. Quand tous les articles de cette convention auront reçu leur exécution et que mes troupes jouiront sans obstacle du libre usage de la route de communication qui passe sous Antibes, elles s’éloigneront d’Antibes après y avoir laissé garnison, et les communications de cette place seront libres comme partout ailleurs.

« J’espère, Monsieur le général, que vous verrez dans cette déclaration toutes les sûretés que vous pouvez désirer pour exécuter, sans inquiétude, les ordres de votre souverain, et satisfaire aux engagements qu’il a pris. »

A la réception de cette lettre, le général Partouneaux adressa, le 6 octobre, au général Frémorit, la réponse suivante : « Monsieur le Général,

« Je reçois la lettre du 2 courant, que vous me faites l’honneur de m’adresser. Je vous prie d’être bien persuadé que je ne fais qu’exécuter les instructions que j’ai dans la conduite que je tiens. Si elle est contraire aux conventions établies, veuillez me faire expédier des ordres par mon roi ou son ministre ; vous en avez la facilité, puisque les souverains alliés sont à Paris. Veuillez être assuré que je les exécuterai tels qu’ils seront.

« Je suis loin de prendre le ton de menace duquel vous parlez ; il ne conviendrait pas à la situation dans laquelle se trouve ma malheureuse patrie ; mais, comme moi, étant militaire, si vous avez des ordres vous les exécuterez. Ainsi, estimez-moi assez pour croire que je remplirai mon devoir, si vos instructions oous mettent dans la nécessité de m’y forcer.

« Je ne connais pas la Convention dont vous me parlez relativement à Antibes, puisque celle du 14 août a été désapprouvée par le ministre. J’ai donc besoin de nouvelles instructions de sa part. »

Le même jour, il écrivit au ministre de la guerre :

« Les Autrichiens veulent absolument occuper Antibes. Mes instructions m’enjoignent positivement de conserver cette place au roi : veuillez me donner vos ordres ; je m’empresserai de les exécuter. Votre Excellence observera qu’ils vont cerner Toulon, et que s’ils veulent franchir les avant-postes de cette place, les hostilités vont commencer. Vu les circonstances, je ne puis expédier des troupes en Corse jusqu’à la réception de nouveaux ordres de Votre Excellence. »

Pendant que cela se passait, le duc de Feltre, ainsi qu’il l’avait promis au ministre de l’intérieur, avait soumis au roi un rapport à la suite duquel une ordonnance du 12 octobre envoya le général Partouneaux prendre le commandement de la 10" division militaire, et le remplaça dans celui de la 8* par un officier général dont les actes devaient moins déplaire aux généraux alliés.

Lorsqu’en 1816, des troubles sérieux agitèrent Toulouse, on dut à la noble conduite et à la patiente modération du général Partouneaux de n’avoir point à déplorer une collision imminente. Confirmé le 20 novembre de cette année dans le titre de comte, qui lui avait été précédemment conféré par l’Empereur, on le comprit dans le cadre d’organisation