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des représentants de la nation à la 2e division. On le porta de nouveau sur le cadre de non-activité. En 1819, il prononça l’oraison funèbre du maréchal Serrurier, dans laquelle il ne craignit pas de payer aussi un tribut d’hommages à la mémoire de Masséna, en rappelant que cet illustre guerrier avait eu le malheur de descendre au tombeau avec la douleur poignante de voir sa patrie envahie par les armées étrangères et ses compagnons d’armes en butte aux outrages et à la persécution. Malgré l’expression de ses sentiments, le général Pamphile Lacroix fut appelé à l’activité en 1820 par l’amitié personnelle du ministre Latour-Maubourg, et chargé du commandement de la 7e division à Grenoble. Placé sur le terrain brûlant des conspirations, il se voua franchement à la défense des Bourbons, mais sans abandonner celle de ses anciens frères d’armes : sentiment qui pouvait n’être pas sans danger pour son ambition personnelle.

Bientôt il se trouva en présence de l’insurrection du 20 mars 1821. Pour la réprimer, il mit un empressement blâmable à proclamer la mise de la ville en état de siège : mais l’on doit toutefois reconnaître qu’il accompagna la publication de cette mesure d’une proclamation bienveillante et paternelle, et que, pendant les sept jours qu’il conserva dans ses mains le pouvoir dictatorial, il ne commit aucun acte arbitraire. Le gouvernement approuva toutes les mesures prises par le général Lacroix, et le cordon de commandeur de l’ordre de Saint-Louis fut, le 7 avril suivant, la récompense de son zèle et de son énergie. Peu après, il passa, au commandement de la 5e division à Strasbourg, et se trouva de nouveau en contact avec les conjurés. Sa conduite dans les affaires de Béfort, de Strasbourg et de Colmar, n’est peut-être pas exempte de blâme.

Créé vicomte le 10 août 1822, il obtint, au mois de janvier 1823, le commandement de la 10e division militaire à Toulouse, ainsi que celui de, la 2e division de l’armée d’observation. Un mois plus tard il fit partie de l’armée des Pyrénées, entra en Espagne à la tête de la 6e division et devint membre de la commission de défense du royaume. Nous ne savons pour quel motif il tomba, au mois d’août 1823, dans la disgrâce du prince généralissime. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il ne conserva plus de sa haute position que le titre de gentilhomme de la chambre, qui lui avait été conféré lors de la création de la maison du roi. Il resta en disponibilité jusqu’au mois d’août 1831, époque à laquelle le gouvernement de Juillet le mit à la retraite.

PANNETIER (CLAUDE-JOSEPH)

comte de Valdotte, né à Pont-de-Vaux (Ain) le 28 novembre 1769, partit comme volontaire au 3e bataillon de l’Ain le 12 décembre 1791. Caporal le 1er septembre 1792, sergent-major le 8 octobre, lieutenant le 6 janvier 1793, il fit les campagnes de 1792 à l’an II à l’armée du Rhin. Il assista au combat de Kayserslautern les 8 et 9 frimaire an II, et y reçut un coup de feu au bras gauche. Passé, en l’an III, à l’armée d’Italie, il fixa l’attention du général en chef Joubert en enlevant sous ses yeux, au col de Campion, sept postes autrichiens. Le 12 brumaire an V, au passage du Lavis, il s’empara d’une redoute, et le lendemain du pont de Neumarck. Cet officier se distingua particulièrement à la bataille de Rivoli où il reçut un nouveau coup de feu à la jambe droite, et fut nommé capitaine sur le champ de bataille. Le 16 nivôse suivant, Joubert le choisit pour aide-de-camp. Pannetier continua de servir à l’armée d’Italie, de l’an VI à l’an IX. Nommé chef de bataillon le 13 ventôse an Vl, il donna de