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partie, ayant fortement secondé le succès de cette journée, le duc de Bellune demanda de nouveau de l’avancement pour cet officier général, mais l’Empereur ajourna de faire droit à cette demande jusqu’à la première victoire remportée sur les armées espagnoles. Cette occasion se présenta bientôt. En octobre 1808, ayant passé au 1er corps de l’armée d’Espagne, il enleva, le 16 novembre, la position de l’ennemi à Espinosa, et l’issue de cette glorieuse bataille décida cette promotion méritée et promise. Créé général de division sur le champ de bataille, Pacthod se distingua d’une manière plus brillante encore le 2 décembre suivant, à l’attaque de Madrid, et à Uclès, le 13 janvier 1809, où toute l’infanterie espagnole fut faite prisonnière de guerre. Le 21 mars, il prit le commandement d’une division à l’armée d’Italie. À l’attaque du fort de Malborghetto, il sauta le premier dans les retranchements et s’en empara le 17 mai suivant. Il cueillit de nouveaux lauriers, le 14 juin, à la bataille de Raab et à celle de Wagram, où il reçut une blessure grave. Le 9 mai 1810, Pacthod passa à l’armée de Naples ; mis en disponibilité le 23 décembre 1811, il reçut, le 16 mars 1812, l’ordre de se rendre à l’armée d’Illyrie. Le 18 janvier 1813, il commanda la 1re division du 1er corps de l’armée d’observation d’Italie, et, le 17 mars suivant, la 2e division du même corps. Passé au 12e corps de la grande armée le 24 avril, il fit la campagne de Saxe. Ce général prit une part très-active à la bataille de Bautzen, le 20 mai, et reçut de Napoléon le titre de comte de l’Empire. Le 28 du même mois, Pacthod obligea 8 000 Prussiens à mettre bas les armes à Hoyerswerda, et versa de nouveau son sang pour la patrie à la bataille de Hanau. L’Empereur le créa grand officier de la Légion-d’Honneur le 22 juillet suivant.

Le 31 octobre de la même année, à l’attaque du pont de Saxe-Hausen, à Francfort-sur-le-Mein, il commandait en chef un corps d’armée de deux divisions de la jeune garde, en remplacement du maréchal duc de Reggio, couvert de blessures, lorsqu’il fut lui-même grièvement atteint d’un coup de feu à l’épaule gauche. Le 24 janvier 1814, il commanda les gardes nationales de Sens, Montereau, etc. Dans la campagne de France, le général Pacthod se trouvait placé, le 25 mars, à la tête d’un corps de 8 000 hommes, auxquels il avait fait jurer de vendre chèrement leur vie ; il soutint pendant six heures un combat sanglant à la Fère-Champenoise ; mais, accablé par des forces innombrables, dirigées par l’empereur Alexandre et le roi de Prusse, il se vit forcé de se rendre prisonnier avec ses troupes, dont plus de la moitié était hors de combat. Les deux souverains, témoins de cette défense héroïque, l’accueillirent avec distinction sur le champ de bataille même. Pacthod s’empressa d’adhérer à la déchéance de Napoléon qui eut lieu quelques jours après.

À la suite des événements du 20 mars 1815, Pacthod ayant reçu du gouvernement impérial l’ordre de se rendre à l’armée de Alpes pour y prendre le commandement de la 13e division militaire, n’obéit pas à cette injonction, fut remplacé le 10 mai 1815 et mis en disponibilité. Le 1er juillet 1818, Louis XVIII le nomma inspecteur général d’infanterie dans les 8e et 9e divisions militaires. Le 30 décembre suivant, compris comme inspecteur général d’infanterie dans le cadre d’organisation de l’état-major général, et mis en disponibilité le 30 décembre 1819, le général Pacthod comparut devant le 1er conseil de guerre permanent, séant à Paris, le 21 septembre 1822, comme accusé de s’être porté