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et à l’exécution de ce prince. On lit dans le tome II des Mémoires de Sainte-Hélène cette note écrite de la main de Napoléon- : « Caulaincourt, mon aide-de-camp, a dû obéir aux instructions que Berthier et Talleyrand, ministre des relations extérieures, étaient chargés de lui donner pour la mission qui lui était confiée : 1° de confondre les trames ourdies par les ministres anglais sur la rive droite du Rhin ; 2° s’assurer de la personne et des papiers de la baronne de Reich et de ses complices, qui tramaient à Offenbourg le renversement du gouvernement consulaire et la mort du premier Consul ; 3° inspecter et activer l’armement de la flottille ; 4° faire remettre à la cour de Bade des explications sur la violation de son territoire, aussitôt qu’Ordener se serait saisi du duc d’Enghien. Ordener a dû obéir à l’ordre de passer le Rhin avec 300 dragons et d’enlever le prince. »

Nommé commandeur de la Légion-d’Honneur le 25 prairial an XII, Ordener fit, avec la cavalerie de la garde, la campagne de l’an XIII sur les côtes de l’Océan, et passa, en vendémiaire, à la grande armée. Dans la guerre d’Autriche, ce général soutint sa réputation, et fit des prodiges de valeur à la bataille d’Austerlitz.

Promu général de division le 4 nivôse an XIV, il continua à commander les grenadiers à cheval de la Garde. Appelé au Sénat le 20 mai 1806, et nommé commandant de l’ordre de la Couronne de Fer, il obtint sa retraite le 25 octobre suivant.

Napoléon créa le général Ordener comte de l’Empire en 1808, et le nomma gouverneur du palais impérial de Compiègne l’année suivante. Il y mourut, cette année même, dans l’exercice de ses fonctions le 30 août 1811.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.


ORDONNEAU (Louis), baron

né le 25 juillet 1770 à Saint-Maurice (Charente-Inférieure), appartient à une famille de cultivateurs de la Saintonge. Il exerçait la profession de commis-marchand, lorsqu’il entra, le 14 juillet 1789, dans la garde nationale de Bordeaux, d’où il fut congédié le 6 septembre 1791.

Il vint à Paris, reprit du service comme grenadier dans le 1er bataillon de la Butte des Moulins, le 5 septembre 1792, et passa, le 29 octobre, dans les chasseurs à pied de Mormal, où il fut nommé sergent-major le 11 novembre suivant.

Ce bataillon forma, le 16 du même mois, le 4e bataillon franc qui fut incorporé plus tard dans la 32e demi-brigade d’infanterie légère.

De 1792 à l’an IX, Ordonneau fit toutes les campagnes de la Révolution aux armées du Nord, de Sambre-et-Meuse, des côtes de Brest et de Cherbourg, des Alpes, d’Italie, de Naples et Gallo-Bataves.

Il fut proclamé sous-lieutenant par le choix de ses camarades le 7 février 1793, devint lieutenant à l’ancienneté le 22 vendémiaire an II, et passa, le 1er nivôse suivant, en qualité d’aide-de-camp, auprès du général Duhesme, qui, dans sa réponse du 5 ventôse an III, aux renseignements exigés par le décret de la Convention nationale du 29 frimaire de la même année, s’exprimait ainsi sur le compte du lieutenant Ordonneau : « Est bon républicain, patriote attaché à la Révolution, connaît les manœuvres de l’infanterie et surtout le service des avant-postes ; a un coup-d’œil exercé aux positions et beaucoup d’activité. Sait lire, écrire et calculer, a en outre de la capacité, de l’intelligence et de la bravoure dans le service d’aide-de-camp, qu’il fait auprès de moi depuis le 20 octobre 1793 (vieux style). »

Le 2 prairial an II, devant Prischy,