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Nommé sergent le 3 juillet 1782, il s’embarqua sur le vaisseau amiral le Héros le 3 septembre suivant, et combattit à la mémorable journée où ce vaisseau soutint seul une lutte de huit heures contre 12 vaisseaux anglais. Un boulet de canon lui ayant emporté le bras gauche, il restait inébranlable à son poste, lorsqu’il eut la jambe gauche fracturée par un second boulet. L’amiral Suffren, témoin de son dévouement, lui promit de solliciter le brevet d’officier, l’emmena en France avec lui, et le présenta lui-même au roi, dont il reçut une pension le 23 mai 1784.

Neuhaus-Maisonneuve fut nommé sous-contrôleur de l’hôpital militaire de Sarrelouis le 8 mai 1786. Les habitants de Metz l’ayant choisi, le 2 juillet 1789, pour être leur centenier, il obtint, le 29 du même mois, le grade de capitaine aide-major chef de bataillon dans la garde nationale sédentaire de cette ville.

Commandant des fédérés de la Moselle, qui se rendirent à Paris lors de la fête du 14 juillet 1790, il passa, le 17, comme sous-lieutenant dans le régiment provincial-artillerie de Metz, et y devint major des cinq bataillons de la garde nationale le 15 février 1791.

À la formation du 2e bataillon des volontaires de la Moselle, le 14 août suivant, Neuhaus-Maisonneuve fut nommé lieutenant-colonel commandant en premier de ce corps. Il mit tous ses soins à l’organiser, le conduisit sur les frontières, et reçut l’ordre d’aller au camp retranché sous Sedan, où il envoya plusieurs détachements contre quelques partis ennemis répandus des Ardennes. Lorsque, après l’affaire du camp de la Lune, où il se trouva, les Prussiens furent obligés de rendre Longwy et de quitter le territoire français, Neuhaus-Maisonneuve eut le commandement de Stenay.

Devenu lieutenant-colonel divisionnaire chef de brigade le 12 mai 1793, il se rendit à l’armée de la Moselle pour l’ouverture de la campagne devant Trêves. Il fut ensuile chargé de couvrir la Sarre à la rentrée de l’armée, et commanda les flanqueurs de droite au combat de Forbach. C’est lui qui, à l’affaire de Neukirch, pays des Deux-Ponts, après avoir rallié les tirailleurs, força le passage du pont, culbuta l’ennemi et favorisa ainsi la marche de l’armée, qui volait au secours de Mayence. Mais, dès que la reddition de cette place eut forcé les troupes françaises de prendre la défensive sur la Sarre, Neuhaus-Maisonneuve prit le commandement de l’armée de Bliescastel pour empêcher que l’ennemi ne franchît la Blize, et ne se jetât entre l’armée des Vosges et celle de la Moselle, ce que le corps du partisan ennemi Sekouly essaya vainement de faire.

Élevé au grade de général de brigade le 30 juillet 1793, il se distingua à l’armée des Ardennes, campée, sous Carignan.

Après avoir battu l’ennemi aux journées des 30 août, 1er, 2 et 3 septembre, il le rejeta au delà de la rivière de Semoys, pays de Luxembourg, et fut promu au grade de général de division le 20 du même mois. Il passa presque aussitôt à l’armée du Nord, où il contribua au déblocus de Maubeuge ; il obtint ensuite le commandement du camp retranché d’Arleux, auquel il joignit celui des divisions de Douai, de Pont-à-Marcq, et de la division de droite sur la Sambre, près de Beaumont.

Étant tombé malade par suite des fatigues de la guerre, il fut mis à la retraite le 21 pluviôse an II. Remis en activité comme général de division commandant l’arrondissement de Bitche, Neuhaus-Maisonneuve se rendit utile dans ce pays et le purgea des brigands