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même de colonnes qui ornent généralement la maison de chaque Maure tant soit peu riche. En revanche, les caves de cette maison, dit-on, renferment des sommes considérables d’argent comptant qu’on y a caché ; l’extérieur du palais du bey est bien misérable.

« À l’aspect des peintures à fresque du palais, nous fûmes pris d’un rire inextinguible ; elles sont mauvaises au-dessus de toute expression ; l’art de la peinture est chez ce peuple encore dans l’état d’enfance, tandis qu’il n’y manque pas d’architectes habiles. Les peintures à fresque représentent, pour la plupart, des voiles déployées et leurs canons faisant feu. L’attaque manquée du général Clausel est aussi représentée sur les murs ; les Français y sont peints comme des nains, et les Turcs comme des géants. Dans une aile du palais se trouvaient environ 80 femmes ; c’étaient des prisonnières du bey, les épouses et filles de Cheiks arabes, qui n’avaient pas payé le tribut, et dont le Bey espérait extorquer une rançon. Achmet-Bey qui, malgré son âge, est encore très-libertin, traita ces femmes, durant leur captivité, comme les siennes.

« L’armée resta à Constantine jusque vers la fin du mois de novembre. À cette époque, le général Valée y laissant une garnison sous les ordres du général Bernelle, revint à Bône avec le duc de Nemours. Il y reçut la nouvelle de sa promotion à la dignité de maréchal de France.

« Le duc de Nemours revint en France par Gibraltar et l’Atlantique ; en revenant il se blessa au bras, ce qui ne l’empêcha pas d’assister à l’ouverture des chambres, le 18 décembre 1837. Le 27 avril 1840, le duc de Nemours épousa à Paris Victoire-Antoinette-Auguste, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, née à Vienne le 16 février 1822.

« Le 13 juillet 1842, le duc d’Orléans, héritier du trône, meurt tragiquement sur la route de Neuilly. Les chambres dissoutes la veille sont convoquées de nouveau ; elles votent à une immense majorité la loi de régence qui leur est proposée. Après ce vote unique en faveur du duc de Nemours, la session est close.

« Le 12 juillet 1844, le duc se vit père d’un fils qui reçut le titre de duc d’Alençon. En juin 1846, il assista à Lille, avec son frère le duc de Montpensier, à l’inauguration du chemin de fer du Nord. »

Le 24 février 1848, jour néfaste, la duchesse de Nemours quitta Paris avec le roi et la reine. Le duc resta pour accompagner sa belle-sœur, la duchesse d’Orléans et résigner en sa faveur ses pouvoirs de régent. Il était avec elle à la chambre des députés en costume d’officier général. On sait le succès de cette démarche. Le duc, séparé de sa belle-sœur par les flots de la multitude, quitta Paris et arriva à Londres le 27 février avec la princesse Clémentine.


NEUHAUS, dit MAISONNEUVE (Emmanuel - Michel - Bertrand - Gaspard)

général de division, naquit à Landau (Bas-Rhin) le 29 septembre 1757. Après avoir terminé ses études au collège de Mayence, il s’enrôla dans le régiment de Champagne-Infanterie le 16 août 1775. Ce régiment ayant dédoublé à Calais en 1776, il passa dans celui d’Austrasie-Infanterie, où il devint caporal le 28 novembre 1779, s’embarqua avec ce corps pour les Grandes-Indes le 15 janvier 1780, et assista à tous les combats qui eurent lieu à la côte de Coromandel.

Au siège de Trinquemal, dans l’île de Ceylan, Neuhaus-Maisonneuve, à la tête d’un fort détachement, attaqua l’ennemi et contribua à la prise de cette place, ainsi qu’à la reddition du fort d’Osteinbourg.