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a Il était dans la destinée de Murât de nous faire du mal, il nous avait perdus en nous abandonnant, ejt nous perdit en prenant trop chaudement notre parti.

« Murât avait perdu deux fois Napoléon, et cependant c’est à Toulon que Murât accourut chercher un asile. Je l’eusse amené à Waterloo, disait Napoléon, mais l’armée française était si patriotique, si morale, qu’il est douteux qu’elle eût voulu supporter celui qu’elle disait avoir perdu la France. Je ne me crus pas assez puissant pour l’y maintenir, et pourtant, il nous eût valu peut-être la victoire ; car que nous fallût-il dans certains moments de la journée ? enfoncer trois ou quatre carrés anglais : or, Murât était admirable pour une pareille besogne ; il. était précisément l’homme de la chose., Jamais, à la tête d’une cavalerie, on ne vit quelqu’un de plus déterminé, de plus brave, d’aussi brillant.

« En fusillant Murât, les Calabrais ont été plus humains, plus généreux que ceux qui m’ont envoyé ici. » (LAS-CASES).

— « Le roi de Naples est un bon militaire ; c’est un des hommes les plus brillants que j’aie jamais vus sur un champ de bataille. Pas d’un talent supérieur, assez timide pour le plan des opérations ; mais au moment où il voit l’ennemi, tout cela disparaît et fait place à une valeur éblouissante. C’est ’ un bel homme, grand, bien mis, avec beaucoup de soin, quoique d’une manière un peu fantasque : enfin un superbe la-zarone. Il fallait le voir à la tête de la cavalerie ; il là menait même trop bien, car il faisait tuer trop de monde ; mais il était toujours en avant : c’était un spectacle magnifique. »

(NAPOLEON à l’île d’Elbe.)

En parlant du roi de Naples l’Empereur avait un ton plus animé que sur tout autre sujet.

MUSNIER DE LA CONVERSERIE (LOUIS-FRANÇOIS-FELIX, comte)

né à Longueville (Pas-de-Calais), le 18 janvier 1766, entra, le 22 août 1780, à l’École militaire de Paris en qualité de cadet-genlilhomme, et prit rang de sous-lieutenant le 40 janvier 1781.

Incorporé avec ce grade, le 22 décembre 1782, dans le régiment de Piémont ( 3e infanterie ), il fut nommé lieutenant en second le 10 août 1788, adjudant-major le 15 septembre 1791, capitaine le 1er mars 1792, et, le Ie’ juillet de la même année, le général La-morlière, commandant en chef de l’armée du Rhin, le prit pour l’un de ses aides-de-camp. . .

En 1793, envoyé à l’armée des côtes de Cherbourg, il devint adjoint aux adjudants-généraux le 1" avril, ensuite, passé à l’armée de l’Ouest, il y fut promu, Je 7 germinal an III, chef du 1" bataillon de la 106" demi-brigade de bataille ; puis, le 19 fructidor, chef de brigade de la ’ 187e, et, quelque temps après, de la 60" d’infanterie.

Adjudant-général le 30 messidor an IV, il remplit, jusqu’à la fin de l’an VI, les fonctions de chef d’état-major à l’armée du Nord, en Batavie, et rejoignit, le 27 vendémiaire an VIT, l’armée d’Italie, où, pour la première fois, il se distingua, le 15 frimaire, par la prise de Novare, à l’occasion de laquelle le Directoire lui conféra le grade de général de brigade.

Le 18 prairial an VIII, appartenant à la division du général Boudet, il s’empara de Plaisance et détruisit presque entièrement le régiment autrichien de Klébeck.

Le 25 du même mois, il combattit avec la plus grande valeur à Marengo, et se signala le 4 ventôse an IX à la bataille de Pozzolo.

Mis en non-activité le 1" vendémiaire an X, Musnier, employé de nouveau le