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d’être atteint d’une balle dans le corps.

Sorti des prisons de Majorque en 1814, M. Morvan fut mis en cantonnement dans les Pyrénées, et de là envoyé à Concarneau.

En 1815 il se prononça pour le régime impérial et empêcha le commandant d’armes de livrer la place aux chouans. Il fut employé sous les ordres des généraux Lamarque et Travot.

La Restauration le mit en surveillance et en demi-solde.

Rappelé en 1816 comme capitaine du génie, il fut employé à Brest puis à Con-carneau.

Il fit la campagne d’Espagne en 1823, en qualité de chef de bataillon, fut chargé de l’investissement de Saint-Sébastien, du siège de l’île de Léon, comme chef d’attaque de San Pietri, et fut nommé commandant du génie à Cadix.

M. Morvan fut créé, dans cette campagne, chevalier de Saint-Louis et de Saint-Ferdinand d’Espagne. Lors de l’évacuation de la Péninsule, il fut directeur des fortifications à Bayon-ne, à Péronne et à Amiens, comme lieutenant-colonel en 1832. En 1837 il fut nommé colonel du 2e régiment du génie, et, l’année suivante, directeur des fortifications à Saint-Omer.

Il fut enfin promu au grade de général de brigade, et, le 12 juin 1848, nommé général de division.

Aujourd’hui il est commandeur de la Légion-d’Honneur, membre du comité des fortifications et commandant le génie à l’armée des Alpes.

MOULIN (N.)

né à Caen en 1752, entra d’abord dans les ponts-et-chaus-sées où il resta jusqu’en 1789, prit à cette époque du service et parvint, dès les premières années de la Révolution, au grade de général de brigade.

Commandant en chef de l’armée des Alpes en 1794, commandant de Paris en 1798 et 1799, membre du Directoire après le 30 prairial. Il proposa l’arrestation du général Bonaparte au 18 brumaire, et voulait le faire fusiller. Arrêté lui-même, il parvint à s’échapper. Quelque temps après il reprit du service et obtint le commandement de la place d’Anvers où il mourut sans fortune en 1810.

« Moulin, général de division, n’avait pas fait la guerre ; il sortait des Gardes françaises, et avait reçu son avancement dans l’armée de l’intérieur. C’était un homme patriote, chaud et droit. » (NAPOLEON, etc.)

MOUTON (maréchal LOBAU)

né à Phalsbourg le 21 février 1770, et dans le commerce ; George Mouton, depuis comte et maréchal de Lobau, fut de ce glorieux département de la Meurthe auquel la France doit, entre tant d’autres illustrations, les généraux Klein, Ram-pon, Hugo, Fabvier, et les maréchaux Gérard-et Gouvion-Saint-Cyr. En 1792, quand, au cri de la patrie en danger, s’élança tout ce qu’ilyavait de plus brave et de plus généreux dans notre jeunesse, il fut l’un des premiers qui courut aux armes. Et cet élan fut si soutenu, que, le premier au premier coup de canon de cette guerre de vingt-trois ans, et quoique plusieurs fois abattu, quand le dernier coup retentit, il s’y retrouvait encore. Dès les premières actions il attire tous les regards, de ses camarades. Dans ce compagnon de guerre ils ont remarqué d’abord un guerrier de formes athlétiques, de tête haute, de cœur élevé, et dont l’âme, plus ferme encore que le bras, grandissait en proportion du péril ; le danger l’excite et l’inspire, et déjà il leur commande par l’autorité de l’exemple avant d’y joindre celle du grade.

Les chefs alors manquaient. Tous se cherchaient des appuis et des guides ; on