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se rendre en Pologne où "toute sa famille le suivit.

En 1816, le 20 août, il fut condamné à mort, par contumace, par un conseil de guerre, réuni à La Rochelle ; mais il arriva à l’improviste à Strasbourg, se constitua prisonnier, parut devant le conseil de guerre et fut glorieusement acquitté. Il resta dans la retraite jusqu’au mois d’août 1830. Il reçut alors le grand cordon de la Légion-d’Honneur qui lui avait été accordé en 1815 par l’Empereur et le commandement de la division militaire de Besançon.

Mort au mois de septembre 1845.

MORARD DE GALLES (Justin Bonaventure, comte)

issu d’une famille noble du Dauphiné, naquit à’ Goncelin (Isère) le 30 mars 1741.

En 1757, il appartenait à la marine royale en qualité de garde de pavillon. Il était entré au service à l’âge de 11 ans, dans les gardes de la maison du roi. Le comte de Grasse était chargé, en 1765, de purger la Méditerranée des pirates barbaresques qui l’infestaient. Le jeune Morard de Galles, enseigne à bord de la frégate l’Hermine, reçut mission de faire sauter l’un des corsaires qui s’était réfugié sous là protection des batteries de la côte. Favorisé par une nuit obscure, il aborda le navire ennemi, et attacha lui-même à l’un de ses flancs la chemise soufrée : Une explosion terrible annonça, une demi-heure après, la réussite de cette audacieuse entreprise.

La même année, il prit une part active au bombardement de l’Arache, sur le vaisseau l’Etna, et fit ensuite, avec une égale distinction, d’abord sur la flûte la Normandie, ensuite sur les frégates la Perle et l’Aurore, les campagnes dans les mers de l’Inde.

Revenu en France, il demeura attaché à la direction des constructions navales de Brest jusqu’en 1776. A cette époque, il reprit la mer sur l’escadre de Duchaffault.

Nommé lieutenant de vaisseau en 1777, il se distingua l’année suivante au combat d’Ouessaht, à bord de la Ville de Paris, et dans les affaires des 17 avril, 15 et 19 mai 1780. Mais ce fut sous les ordres du bailli de Suffren, et principalement au combat de la Praya, que Morard acquit la place glorieuse qu’il occupe dans les fastes de notre marine.

Le 16 août 1781, la flotte française rencontra sur les côtes du Sénégal une flotte anglaise que Suffren n’hésita pas à attaquer, quoi qu’il lui fût inférieur en forces. Dès le commencement de l’action, le vaisseau monté par Morard de Galles se trouva entouré par cinq bâtiments ennemis, et son capitaine, de Trémoignon, fut mis hors de combat. Morard, blessé lui-même, se mit néanmoins en possession du commandement et parvint, après une lutte sanglante, à se dégager et à reprendre son rang de bataille.

Cette brillante conduite lui valut les éloges de l’armée et de l’amiral, qui le nomma sur-le-champ capitaine de vaisseau et lui confia- le commandement de celui qu’il avait si bien défendu.

La cour ratifia cette promotion, qu’il continua de mériter pendant les campagnes suivantes sur la frégate la Pourvoyeuse et sur l’Annibal, vaisseau capturé sur les Anglais.

Il le commandait aux engagements des 17 février et 13 avril 1784, et des 6 juillet et 3 septembre suivants, où il reçut trois nouvelles blessures qui l’obligèrent à solliciter un congé. Mais à peine arrivé à l’Ile-de-Francé, il dut se rendre à bord de l’Argonaute et rejoindre l’escadre devant Gondelour.

Enfin, après avoir assisté aux divers combats qui couvrirent de gloire notre marine pendant les dernières années de la monarchie, sa santé, affaiblie par ses