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Madrid. Le général signala sa présence dans cette capitale par d’importants services ; mais bientôt il sollicita et obtint la permission de rentrer en France. A peine arrivé, il reçut ordre de rejoindre l’armée en Italie (1809). Après des prodiges de valeur, dans cette campagne, il alla rejoindre avec le prince Eugène la grande armée en Allemagne. Le 6 juillet, il prit une part glorieuse à la bataille de Wagram, où il batlit la cavalerie ennemie et enveloppa le corps de l’archiduc Charles. Deux jours après, il défit complètement l’anière-garde ennemie sous les ordres du prince de Rosamberg. Napoléon le récompensa en lui conférant le grade de commandeur de l’ordre de la Couronne de Fer et le nomma colonel général des chasseurs à cheval de la Garde. Ce grade plaçait le général Grouchy au nombre des grands dignitaires de l’Empire.

En 1812, le général comte Grouchy reçut le commandement d’un des trois corps de cavalerie de la grande armée ; il passa le premier le Borysthène et combattit à Rrasnoë, à Smolensk et à la Mos-kowa. C’est à lui que l’on dut le succès de cette dernière bataille, dans laquelle il reçut un biscaïen dans la poitrine, vit son fils blessé à ses côtés et eut un cheval tué sous lui. Lors de la retraite de Moscou, Grouchy combattit à Maloïaroslawetz, reçut l’ordre de couvrir l’armée, et eut l’honneur de sauver à Viazma une partie de notre artillerie. Remplacé à l’arrière-garde par Dàvoûl, Grouchy reçut le commandement de Vescadron sacré.

Rentré en France à la- fin de 1812, il avait demandé un commandement dans l’infanterie, qui lui fut refusé ; il renvoya alors ses ordres de service au ministre et se retira dans ses terres ; mais bientôt les frontières furent envahies, et le général Grouchy, oubliant tout ressentiment personnel, écrivit à l’Empereur pour lui redemander du service. Ce fut encore la cavalerie qu’on lui confia. Grouchy arrêta l’ennemi dans les plaines de Colmar, joignit l’Empereur à Saint-Dizier, après avoir défendu contre les alliés le passage des Vosges, prit une part des plus glorieuses aux combats de Brieux, de La Ro-thière et de-Vauchamps, et fut blessé à Troyes qu’il reprit à l’ennemi. Blessé de nouveau très-grièvement à l’affaire de Craone, il dut quelque temps renoncer au service. La Restauration enleva à Grouchy le grade de colonel général des chasseurs à cheval pour le donner au duc de Berry. On lui accorda toutefois la croix de commandeur de l’ordre de Saint-Louis.

EnmarslS15, le général Grouchy, mandé aux Tuileries, dit à Napoléon que son dévouement était acquis à la patrie.

Chargé du commandement en chef des 7e, 8e, 98 et 10e divisions militaires, il partit pour Lyon et trouva à Douzère le duc d’Angoulême qui réclamait l’exécution de la convention de laPalud ; Grouchy en écrivit à Napoléon, et sur son ordre exprès, fit embarquer le prince à Cette, puis se rendit à Marseille.

Le 17 avril, il reçut le brevet de MARECHAL DE FRANCE.

Envoyé à l’armée des Alpes comme général en chef, il organisa cette armée, mit les frontières de la Savoie et du Piémont en état de défense, puis revint à Paris, appelé à la Chambre des Pairs par un décret impérial. Bientôt, il fut chargé du commandement en chef de la cavalerie à l’armée du Nord, et le 16 juin 1815, le maréchal comte Grouchy, à la tête de cette cavalerie, fit des prodiges de valeur à la bataille de Ligny.

Dans les journées du 17 et du 18 juin se place une série de faits dont beaucoup ont fait contre le maréchal Grouchy le thème d’une grave accusation. Détaché