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et, enfin, le général Kellermann.

Le ministre de la police générale appuya fortement le mémoire du général Montchoisy, et conclut à ce que le Directoire voulût bien lever la destitution de cet officier général et l’employer dans son grade.

Mais le Directoire exécutif, considérant que lé général Montchoisy n’avait pas déployé l’énergie qu’exigeait la situation de la commune de Lyon, qu’il était de son devoir de dissiper par la force l’attroupement duquel il était résulté le meurtre de plusieurs citoyens, arrêta que ce général serait destitué de ses fonctions. Le 10 germinal an V, il fut mis en traitement de réforme.

L’année suivante, il réclama contre une accusation du député Chabert, qui l’avait signalé aux Cinq-Cents comme protecteur des égorgeurs de Lyon.

Remis en activité à l’armée du Danube le 3 prairial an VII, il passa à l’armée d’Helvétie le 2 prairial an VIII.

Le 20 floréal an IX, à la suppression de l’armée des Grisons, Montchoisy conserva le commandement des troupes en Suisse et favorisa la révolution des o et 6 brumaire an X en faveur du parti Reding. Rappelé par suite de sa conduite, il obtint cependant d’être nommé inspecteur en chef aux revues le 27 brumaire suivant. Le 6 ventôse an XI, créé capitaine général des îles de France et de la Réunion, il ne se rendit pas à cette destination et fut mis en disponibilité.

Membre et commandeur de laLégion-d’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il prit, le 1"’ messidor an XIII, le commandement de la 28e division militaire à Gênes..

Créé baron de l’Empire en 1811, il mourut en activité à Gênes, le 14 juin 1814. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Nord.

MONTESQUIOU - FEZENSAC (ANATOLE, comte de)

appartenant à une des familles les plus illustres de France et fils de madame la comtesse de Montesquiou, à qui l’empereur Napoléon confia l’édu-, cation du roi de Rome ; le comte de Montesquiou est né le 8 août 1788, il entra dans les rangs de l’armée comme simple soldat à l’époque la plus brillante de l’Empire, en 1806, deux ans avant d’être appelé par la conscription ; les grandes campagnes qni suivirent lui fournirent bientôt l’occasion de se signaler ; c’est sur les champs de bataille qu’il a conquis ses grades. Décoré à la bataille d’Essling, il combattit à Wagram auprès de l’Empereur qui l’avait déjà attaché à sa personne comme officier d’ordon-.nance ; il prit part aux campagnes de Russie en 1812, et d’Allemagne en 1813 ; sa brillante conduite à la bataille de Ha-nau lui mérita le grade de colonel ; il fut bientôt nommé aide-de-camp de l’Empereur. Dans la belle campagne de 1814, il se trouva aux combats les plus importants et eut l’honneur de s’emparer d’un drapeau ennemi.

Après l’abdication de l’Empereur, le comte de Montesquiou, resté fidèle à la fortune de son souverain, sollicita la faveur, de le suivre à l’île d’Elbe ; n’ayant pu l’obtenir, il se retira à Vienne. Ce dévouement le fit porter sur la liste des proscrits ; — son parent, l’abbé de Montesquiou, qui’ avait été ministre de Louis XVIII pendant la première Restauration, parvint, par ses démarches, à obtenir sa radiation. M. de Montesquiou pût alors rentrer en France, et vécut livré à l’étude des arts et des belles-lettres. Nommé, en 1823, chevalier d’honneur delà duchesse d’Orléans, il fut constamment honoré de la confiance de cette famille. Le roi Louis-Philippe, lors de son avènement au trône en 1830, le choisit pour aller faire reconnaître le nouveau gouvernement auprès des cours