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de cette guerre le brevet de chevalier de -Saint-Louis ; le 1" mai 1788 il obtint le grade de major titulaire dans les chasseurs royaux de Provence, et, le 23 novembre 1791, celui de colonel du 68e régiment d’infanterie de ligne. . Montchoisy remplissait les fonctions, de maréchal de camp commandant l’a-vant ; garde de la division Harville, qui était entrée victorieuse dans Bruxelles. Il se distingua sous Dumpuriez, pendant les campagnes de 1792 et 1793, et mérita le grade de maréchal de camp le 8 mars 1793. Il était du nombre des officiers généraux qui, renfermés dans.Maubeuge, défendirentcette.ville contre Jes efforts des coalisés. Il battit l’ennemi.dans plusieurs rencontres.

Le 15 avril, ayant été impliqué dans l’affaire du génér.al Harville, lors de la défection de Dumouriez,, il fut décrété d’arrestation sur le rapport du comité militaire. Cette affaire, après avoir été. examinée par le même comité, le représentant du peuple Camille Desmoulins, l’un de ses membres, la présenta de nouveau à la Convention nationale le 12 vendémiaire an II, annonça qu’il n’y avait eu aucune trahison, et conclut au rapport du décret du, 15 avril et.à la mise en liberté des détenus. La Convention renvoya le tout au Comité de salut public, avec ordre de donner son avis ; depuis cette époque, cette affaire paraissait oubliée, lorsque Montchoisy recouvra sa liberté après dix-sept mois de détention. Cependant, le décret du 15 avril subsistait toujours, les prévenus se pourvurent à,la Convention. Le comité militaire ayant fait son rapport, elle rapporta ce décret par celui du 28 ventôse.

Les soupçons qui pouvaient exister contre cet officier se trouvaient ainsi détruits, il, ne restait plus que des témoignages favorables sur son compte, lesquels se trouvaient contresignés dans

plusieurs certificats que lui avaient donnés les corps et les officiers de tous grades qui. servaient avec lui ou sous ses ordres. La commission faisait observer que la suspension prononcée contre Montchoisy, le 30 septembre, n’avait eu d’autre cause qu’une mesure générale, et qu’il serait injuste de l’attribuer à des motifs qui pourraient compromettre sa réputation. Le 22 floréal an III, la Convention réintégra ce général et l’employa, le 25 prairial, à l’arméede l’intérieur.

Promu général de division le 15 fructidor, il prit le commandement,de la •18’ division militaire, à Dijon,1 le 19 nivôse an IV, passa à l’armée des Alpes le 2 pluviôse, et devint inspecteur général de l’armée des. Alpes et d’Italie.

Cet avancement fit murmurer des officiers supprimés qui vinrent s’en plaindre à la Convention, en rappelant son.titre d’ex-noble et son attachement à Dumouriez ; néanmoins, le Directoire lui confia le commandement dé Lyon, qu’il lui ôta le 8 prairial, comme ayant favorisé le parti royaliste. Le général Montchoisy adressa aussitôt un mémoire au Directoire exécutif dont le but était d’obtenir sa réintégration dans les fonctions de son grade. Cet officier général y rappelait ses anciens services, ainsi que la conduite franche et énergique qu’il avait tenue dans les circonstances orageuses de la Révolution. Il citait eh sa faveur les, témoignages d’estime et d’amitié de ses supérieurs et de ses subordonnés, et invoquait surtout pour sa justification des faits qui avaient causé sa destitution, le jugement que portaient de sa conduite les administrateurs du-département du Rhône, l’accusateur public du tribunal criminel, le commissaire du Directoire exécutif, les chefs de tous les corps, ainsi que les officiers, sous-officiers et soldats de la garnison,