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Il fut alors attaché au dépôt des plans et cartes de. la marine à Paris, et adjoint ensuite au célèbre Borda, pour mettre en usage, dans les ports et les arsenaux, le nouveau système dés poids et mesures. Quelque temps après, il fut nommé directeur-adjoint de l’École des constructions navales.

C’est en l’an Y, pendant son séjour à Paris, qu’il publia, par ordre du gouvernement, son ouvrage sur l’installation des vaisseaux.

Chef d’état-major général, de l’an IX à l’an X, de l’armée combinée, réunie à Cadix sous les ordres de l’amiral Tru-, guet, il fut rappelé à Paris avec le titre de préfet maritime.

C’était la première fois que la capitale reconnaissait l’autorité d’un semblable fonctionnaire ; c’est que la Seine était devenue un grand chantier maritime, où se faisaient les préparatifs d’une descente en Angleterre. Au mois’de messidor an XI, il se rendit au Havre avec les mêmes fonctions et la mission spéciale d’accélérer la construction des bâtiments de la flottille. Trois mois après,.le gouvernement le mit à la tête d’une division de l’armée navale de Brest. Il reçut la croix de membre, puis de commandeur de la Légion-d’Honneur, les 19 frimaire et 25 prairial an XII.

En l’an XIII, Missiessy commandait en chef l’escadre de Rochefort, composée de trois vaisseaux de ligne, trois frégates et deux bricks. Il portait 3,500 hommes de troupes, aux ordres du général de division Lagrange, et, en outre, 5,000 fusils, 5 milliers de poudre et un train considérable d’artillerie destinés aux colonies françaises, l’ordre était de se rendre aux Antilles avec la plus grande diligence, et, en attendant l’escadre de Toulon, de ravitailler les colonies de la France et de ravager celles de l’Angleterre.

Missiessy partit le 21 nivôse, et après une lutte de douze jours contre la tempête, dans le golfe de Gascogne, il entrait,- le 21 février, dans le canal qui sépare la Martinique de Sainte-Lucie. Quatre colonies anglaises, la Dominique, Niève, Monlserrat et Saint-Christophe, furent ravagées et désarmées, les navires pris, des contributions frappées, les troupes ennemies prisonnières. La Guadeloupe, la Martinique, Saint-Domingue furent ravitaillées d’hommes, de vivres, de munitions, et Missiessy, rappelé en France, reparut, le 30 floréal, dans le port de Rochefort, avec tous ses bâtiments, après une campagne de cinq mois. C’était un succès bien rare à cette époque. ■

Cependant, il n’attira pas sur Missiessy, les faveurs du gouvernement ; il eut même à se défendre de certains reproches que lui adressaient les feuilles officielles, et il réclama vainement le grade de vice-amiral ; il ne l’obtint qu’en mars 1809. Il y avait treize mois alors qu’il avait été rendu au service actif et appelé au commandement en chef de l’escadre de l’Escaut. C’était un poste de confiance et d’honneur. Là devait se porter tout l’effort de l’expédition anglaise, dont le but était la destruction du port d’An-’ vers.

Le 29 juillet 1809, on signala la flotte anglaise ; elle se composait de 22 vaisseaux de ligne et de 120 autres bâtiments de guerre. Le fort Bathz fut abandonné, Flessingue capitula ; cependant, le 7. septembre suivant, il ne restait pas un seul vaisseau ennemi en face de la ligne de défense, si puissamment organisée par l’amiral français. L’Empereur conféra à Missiessy le titre de comte avec une dotation de 4,000 francs de rente, et, par lettres patentes, il le nomma commandant en chef des côtes du Nord. Cette entreprise, honteuse pour ses armes,