Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/312

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour faire transférer avec pompe les cendres de l’Arioste à l’Université de cette ville, où elles reçurent les hommages qui leur étaient dus. Enfin, la ville de Vérone lui doit la restauration de son cirque, l’un des monuments les plus intéressants de l’antiquité romaine.

En 1807, il commandait en Toscane et occupa Rome avec une division. Il s’acquitta avec modération des ordres sévères qu’il avait reçus à l’égard du pape Pie VIL et de la reine d’Étrurie, et conserva le gouvernement des États romains jusqu’en 1814.

Louis XVIII lui confia les départements des Bouches-du-Rbône et de Vaucluse, et Napoléon l’appela pendant les Cent-Jours au commandement de Metz, où il restxi jusqu’au mois d’octobre 1815, époque où il fut mis à la retraite.

Mort à Aix en 1828, le 18 juin, âgé de 69 ans. Le nom du général Miollis est gravé sur l’arc de l’Étoile, côté Sud.

MISSIESSY-QUIES ou BURGUES-MISSIESSY (EDOUARD-JACQUES, comte)

(1), vice-amiral, naquit à Toulon le 23 avril 1756.

Il n’avait pas fait d’études préliminaires pour la marine : il l’aborda en praticien. Il naviguait avant l’âge de dix ans, et, à 14 ans il était garde. Il sentit alors le besoin d’étudier les mathématiques, et il se livra avec ardeur à ce travail. En 1776, une déclaration ministé-reille rendit indispensables les connaissances qu’il avait acquises, et annonça que les places d’enseigne de vaisseau ne seraient plus données qu’au concours.

La déclaration de guerre de 1777 amena une promotion dans le personnel actif de la marine, et Missiessy, élevé au grade d’enseigne, fit, sur le vaisseau le

(1) Cet officier supérieur de la marine a signé Missiessy-Quies jusqu’en 1804, et depuis 1805, Burgues-Missiessy.

Vaillant,sous les ordres du comte d’Es-taing, cette célèbre campagne qui rendit les premiers services à la cause américaine. Ilrestadeûx ansaveccette escadre, et prit part à tous les combats qu’elle eut à soutenir contre les Anglais.

En 1780, il passa comme second sur.la Surveillante, de 32 canons. Le 5 juin 1781, près de l’île de Moyant, il attaqua le vaisseau anglais l’Ulysse, de 50 canons, et après un combat glorieux, il l’obligea à fuir, à moitié incendié et ’ désemparé.

Il fut fait lieutenant de vaisseau, et la paix le ramena à Toulon sur le vaisseau le Censeur. Pour mettre à profit son expérience, il fit un livre des-signaux comr muns à toutes les armées navales ; le ministre l’adopta et le fit imprimer.

Ses Observations sur l’arrimage des vaisseaux n’eurent pas moins de succès. En 1789, il en publia un traité par ordre du gouvernement.

Un courrier extraordinaire le chargea le 2 novembre 1791 du commandement de la Modeste. Le dey d’Alger avait méconnu le pavillon français, capturé trois navires et menaçait de mettre notre consul à la chaîne : il s’agissait de le rappeler au respect du nom français. La frégate la Modeste était disposée en flûte, en trois jours, elle est armée en guerre : Missiessy part le 5, mouille le 7, obtient du dey audience et satisfaction, et reparaît dans le port de France avant qu’on eût cessé de s’entretenir de son départ.

A la promotion du Ie’ janvier 1792, il fut fait capitaine de vaisseau au choix ; il passa alors sur le vaisseau le Centaure, et devint chef de file de l’escadre de l’amiral Truguet.

Contre-amiral un an plus tard, il était incarcéré, au mois de mai suivant, avec les plus notables habitants de Toulon. Aussitôt qu’il recouvra sa liberté, il partit pour l’Italie, où il resta jusqu’en l’an IV.