Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/307

Cette page n’a pas encore été corrigée

en 1806, il.y fut fait adjudant-commandant au commencement de 1807, pour sa belle conduite aux combats de Campo-Tenese et de Sainte-Euphémie. L’année suivante, il se trouva au siège et à la prise de Reggio, où un coup de feu l’atteignit dans l’aine droite, et en 4809 il marchait contre l’armée anglaise débarquée à Ischio.

Passé en 1810 au service du roi Mu-rat, qui le prit au nombre de ses aides-de-camp, M. Millet de Villeneuve obtint le grade de maréchal de camp le 31 octobre 1810, après l’expédition de Sicile, et fut fait lieutenant-général capitaine des gardes et commandant de l’infanterie le 28 février 1812.

En 1814 et 181 S, il suivit les mouvements de l’armée napolitaine en Italie, rentra au service de la France comme maréchal de camp le 18 septembre 1816, et obtint le grade de lieutenant-général honoraire le 23 mai 1825, après avoir été compris dans la grande catégorie des retraites de l’année précédente.

Le général Millet de Villeneuve, qui avait été placé, en 1831, avec son grade effectif, dans le cadre de réserve, était rentré dans la retraite en 1835, et vivait depuis cette époque retiré à Versailles, où il est mort le 18 mai 1840.

MINA (don FRANCISCO-ESPOZ- y MINA)

naquit en Navarre, dans le petit village d’Idozin, le 17 juin 1781.

Juan-Estevan-Espoz y Mina, et Maria-Theresa-Ylundain y Ardaiz, ses père et mère, étaient de simples laboureurs. Quand il sut lire et écrire ( c’est à cela que se borna toute son éducation), il s’adonna aux travaux des champs. Son père mort, il le remplaça et se mit à la tête de son petit patrimoine : il vécut ainsi jusqu’à 26 ans.

L’invasion de 1808 le tira de la vie champêtre et le jeta de sa chaumière dans les camps. Il entra en qualité de volontaire dans le bataillon de Doyle le 8 février 1809. Peu de temps après, il passa dans la Guérilla de son neveu Xavier Mina. Celle bande ayant été dissoute en 1810 et Xavier fait prisonnier par les Français, sept hommes reconnurent l’oncle pour leur chef.

A peine à la tête de sa petite troupe, il fut nommé par la junte aragonnaise, commandant en chef des guérillas de Navarre. La régence, qui gouvernait le royaume en l’absence de Ferdinand, le confirma dans ce poste honorable et l’é-leva successivement aux grades de colonel, de brigadier, de maréchal de camp, de commandant général du haut Aragon. Sa première mesure comme dictateur des guérillas navarrais, fut de désarmer tous les chefs de bande qui répandaient le ravage et l’effroi dans la contrée, et de réunir leurs troupes à la sienne. A partir de cette époque,Mina prend une attitude plus régulière. A force d’activité, il organise un corps de partisans qui fit essuyer à l’armée française des pertes incalculables. Plusieurs fois trahi et battu partiellement, il se rallia toujours et devint formidable au point de mériter, de la part de l’ennemi lui-même, le titre de Moi de Navarre. Il soutint, durant cette campagne, cent quarante trois combats, sans compter les escarmouches et les petites rencontres. Les actions les plus importantes furent : celle de Roca-fort y Sanguesa, où, avec 3,000 hommes il en défit 5,000 et s’empara de toute l’artillerie ennemie ; celle d’Arlaban, où il prit tout un convoi qui retournait en France, et délivra 700 prisonniers espagnols. Masséna, auquel ce convoi servait d’escorte, n’échappa que par un heureux hasard, qui l’avait retenu quelques heures en arrière. On cite encore le combat de Maneria, où il détruisit de fond en comble la division du général Abbé, forte de 7,000 hommes, et les engagements