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de la Seine-Inférieure. Ce fut de Rouen que, le 8 avril, adhérant, tant en son nom qu’en celui de ses compagnons d’armes, aux actes du Sénat, il écrivit au président du gouvernement provisoire :

« Nous voulons, pour le bonheur de la France, une constitution forte et libérale, et, dans notre souverain, le cœur de Henri IV. »

Fait chevalier de Saint-Louis, le 1" juin, et le même jour inspecteur général de la 15e division militaire, il mit, néanmoins, l’empressement le plus généreux, au 20 mars 1815, à offrir ses services à l’Empereur, qui lui confia le commandement d’un corps de cuirassiers, qui, guidé par lui, se couvrit de gloire aux batailles de Fleurus et de Waterloo. Toutefois on a lieu de s’étonner que le général Milhaud ait été, après les malheurs du mont Saint-Jean, l’un des premiers officiers généraux et peut-être le premier à offrir ses services à Louis XVIII. Nous ajouterons que, proscrit comme régicide par la loi du 12 janvier 1816, et rayé du contrôle de la Légion-d’Honneur le 2 mars de la même année, il obtint un sursis indéfini et fut réintégré dans l’Ordre le 29 décembre 1817. Placé dans le cadre de réserve le 7 février 1831, admis au traitement de réforme, comme n’ayant pas le temps suffisant pour la liquidation de sa retraite, le lieutenant-général comte Milhaud mourut àAurillacle 8 janvier 1833.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

MILLET DE VILLENEUVE (ARMAND-LOUIS-AMELIE)

ancien lieutenant-général honoraire, officier de la Légion-d’Honneur, grand dignitaire de l’Ordre des Deux-Siciles et chevalier de Saint-Louis.

Fils d’un avocat au Parlement, ancien lieutenant de police d’Ajaccio, M. Millet

de Villeneuve, né à Paris le 31 décembre 1772, avait obtenu, en 1791, une sous-lieutenance dans le 16e régiment d’infanterie, et avait fait ses premières armes au bombardement de Lille. En 1793, il était dans l’ëtat-major du général Miranda et sous les généraux Dam-pierre, Custine, Houchard et Jourdan ; prit une part active au siège de Maës-tricht, au.combat de Courtrai et à l’occupation de Menin. A l’ouverture de la campagne de 1795, il eut une commission de capitaine-adjoint à l’adjudant-général Reynier, et concourut sous Pi-chegru à la conquête de la Hollande ; il assista à la bataille de Turcoing, aux sièges d’Y près et de Nimègue, au passage du Waal sur la glace, et à la défaite de l’armée anglaise, qui nous ouvrit la province de Groningue. Dans les campagnes de 1797 et 1798, en Souabe et en Bavière, sous Moreau, il assista aux deux passages du Rhin, combattit â Rastadt, à Néresheim et à Neubourg.

Désigné pour faire partie de l’expédition d’Égypte, le capitaine Millet était à la tête des troupes qui enlevèrent l’île de Gozo, près Malte, se trouva au combat de Chebreiss, et reçut le grade de chef d’escadron sur le champ de bataille des Pyramides. Les Turcs du camp d’El-Arisch et des remparts d’Acre, les révoltés du Caire et les Anglais sous Alexandrie, furent successivement témoins de sa valeur.

Nommé premier aide-de-camp du général Reynier à son retour en France, et membre de la Légion-d’Honneur à la création de l’Ordre en 1804, il servit dans le royaume de Naples et dans les États vénitiens sous les ordres de Gou-vion-Saint-Cyr, pendant la campagne de 1805. Il s’y fit remarquer par un brillant fait d’armes contre le corps du mince de Rohan. Envoyé dans les Calabres