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supérieures dont ils disposaient, les repousse jusqu’à Saint-Parres-les-Vandes. Le 11, à Montmirail, le bras fracassé par un coup de feu, il reste à la tête de sa division et contribue puissamment au succès de cette journée.

Il était encore alité par suite de cette blessure, lorsque le canon des armées alliées retentit jusque dans Paris. A ce bruit de guerre, le brave général oublie sa blessure et reparaît, le bras en écharpe, à la tête de ses soldats, le 30 mars devant les murs de la capitale.

Chargé de s’emparer du village de Pantin, défendu par une division de l’armée du général Wittgenstein, il tomba sous le coup d’un biscaïen. Ses efforts avaient cependant arrêté la marche de l’ennemi.

Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis le 20 août 1814, et colonel en second des chasseurs de la Garde royale.

L’Empereur, à son retour de l’île d’Elbe, le créa comte de l’Empire et l’employa à l’armée du Nord comme commandant une division de la vieille Garde.

A mont Saint-Jean, le 18 juin, l’intrépide Michel s’élance sur les masses ennemies et les pousse, la baïonnette dans les reins, jusqu’au delà du plateau de la Haie-Sainte, malgré le feu le plus terrible de l’artillerie et de la mousqueterie des Anglais.

Ce succès, qui malheureusement devait coûter la vie à un grand nombre de braves, devint fatal au général Michel; frappé mortellement, il tomba au milieu des siens. On rechercha religieusement son corps, mais on ne put le retrouver. Ce valeureux général dort avec ses compagnons d’armes dans la grande tombe du mont Saint-Jean.

On avait dit que le général Cambronne, sommé de se rendre, avait répondu: La garde meurt et ne se rend pas; c’était une erreur. Cette réponse énergique à un ennemi vainqueur appartient au général Michel.

Son nom est inscrit sur le côté Nord de l’arc de triomphe de l’Étoile.

MILHAUD (EDOUARD - JEAN - BAPTISTE, comte)

naquit à Arpajon (Cantal), le 18 novembre 1766.

Élève du génie maritime eu 1788, et sous-lieutenant dans un régiment colonial en 1790, ses principes politiques le firent nommer en 1791, commandant de la garde nationale d’Aurillac, et en 1792 membre de la Convention nationale. A cette dernière époque, il servait en qualité de capitaine ; nommé au mois de juillet dans le \A’ de chasseurs à cheval.

Jeune, placé dans des circonstances de nature à exalter son imagination, si facile aux grandes impressions, Milhaud apporta, dans les manifestations de ses opinions, une irréflexion qui dut plus tard réprouver sa raison éclairée par l’expérience.

Appelé à prononcer sur la peine à infliger à Louis XVI : « Je n’ose croire, dit-il, que de la vie ou de la mort d’un homme dépende le salut d’un État. Les considérations politiques disparaissent devant un peuple qui veut la liberté ou la mort. Je le dis à regret, Louis ne peut expier ses forfaits que sur l’échafaudj sans doute, les législateurs philanthropes ne souillent point le Code d’une nation par l’établissement de la peine de mort ; mais pour un tyran, si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer. Je déclare que quiconque ne pense pas comme Caton n’est pas digne d’être républicain. Je condamne Louis à la peine de mort, et je demande qu’il la subisse dans les vingt-quatre heures. » Envoyé, au mois de mai 1793, comme commissaire à l’armée des Ardennes, et le 19 août à l’armée du Rhin, il n’hésita