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Légion-d’Honneur, un arrêté du 525 floréal de la même année le fit président du collège électoral de l’Aveyron.

En l’an XIV, il commanda la 2e division du 7e corps de la grande armée destiné à repousser sur le Tyrol le corps autrichien du général Jellachich. Ce corps, cerné dans’ les positions qu’il occupait, mit bas les armes ; le général Mathieu 1 régla, de concert avec le major général Woffskell, les conditions de cette capitulation.

En 1800, il passa au service de Joseph-Napoléon’, décrété roi de Naples, et suivit ce prince en Espagne.

En 1808, attaché au corps d’armée du maréchal duc de Montebello, il se distingua et fut blessé à ’la bataille de Tu-d’ela, après laquelle il eut le commandement de Barcelone et de la basse Catalogne. « Dans ce poste difficile, dit le maréchal duc de Tarente, dans l’éloge du général Mathieu qu’il prononça à la tribune de la Chambre des Pairs, le 4 avril 1833, un général de talents distingués, livré à lui-même, sait développer cette habileté, ces combinaisons de la sagesse, les ressources de l’art, ces à-propos à profiter des circonstances, à saisir les occasions : elles ne manquèrent pas au général Mathieu, qui se montra toujours supérieur aux embarras et aux dangers de sa position. » ’

Vers le mois de mars 1811, il y eut un complot organisé pour livrer aux Espagnols le fort Montjouich. Le général Mathieu, averti à temps, résolut de faire tourner cette entreprise à la perte de l’ennemi ; il laissa donc le général espagnol, le marquis de Campo-Verde, rassembler 8,000 hommes sous les murs du fort dans la nuit du 19 au 20, et pénétrer 800 grenadiers dans les fossés ; mais alors une fusillade terrible devint le signal de la destruction des assaillants, et le général espagnol, attaqué dans le même mo-

ment par des détachements placés hors de la ville, n’eut qu’à chercher son salut dans une fuite honteuse.

Il se trouva à la prise de Mont-Serrat, enleva les hauteurs d’Altafulla’ en 1812, et continua, pendant l’année 1813, à mériter la réputation de général intrépide et habile.

Napoléon, qui faisait le plus grand cas de son mérite, lui avait décerné la croix de chevalier de la Couronne de Fer le 6 décembre 1807, et l’avait élevé, au rang de comte de l’Empire.

Rentré en France en 1814, il s’empressa d’adhérer à la déchéance de l’Empereur.

Nommé chevalier de Saint-Louis le 1" juin, et quelques jours après inspecteur général d’infanterie dans les 10e et 12P divisions militaires, Napoléon l’employa néanmoins pendant son règne des Cent-Jours.

En 1817, Louis XVIII lui confia le commandement de la 19e division militaire, et celui de Lyon après les événements qui désolèrent cette ville en 1818.

Créé Pair de France le 5 mars 1819, grand-croix de la Légion-d’Honneur le 20 août 1820, le comte Mathieu de La Redorte vota constamment avec la minorité constitutionnelle du Luxembourg.

En 1830, il prêta serment à la royauté nouvelle ; mais, prétextant ses infirmités pour refuser de faire partie du cadre de réserve, il prit sa retraite l’année suivante, et mourut le Ie* mars 1833.

Son nom est inscrit au côté Ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

MAUCUNE (ANTOINE-LOUIS-POPON, baron de)

lieutenant-général, né le 21 février 1772 à Brives (Corrèze), entra comme sous-lieutenant dans le corps des Pionniers le 1" février 178G, y fut’ nommé lieutenant en 1787, et fut réformé le 1" mai 1789.