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de réserve des gardes nationales de l’armée des Alpes. C’est à la tête de ces troupes qu’il seconda les opérations militaires du général duc d’Albuféra.

Commandant provisoire de la d9c division militaire (Lyon), le 2 août, mis en non-activité le 26 octobre, et dénoncé au ministre de la police, il subit à ïarbes un emprisonnement préventif de quatre mois.

Compris comme disponible dans le cadre de l’état-major général de l’armée le 30 décembre 1818, et mis à la retraite le 1°’ décembre 1825, il mourut à Paris le 15 mai 1828.

Son nom est inscrit sur l’arc de triom-.phe de l’Étoile, côté Ouest.

MARCEAU (FRANÇOIS-SEVERIN DES GRAVIERS)

né à Chartres en 1769, fut destiné au barreau ; mais sa vocation l’emportant, il s’engagea à 16 ans dans l’infanterie. Congédié en 1789, il devint en •1791 commandant du bataillon de volontaires du département d’Eure-et-Loir. Il servit avec distinction, sous LaFayette, en 1792, etfut arrêté à l’armée de l’Ouest comme complice de Westermann, par ordre du représentant Bourbotte. Mis en liberté peu de temps après, il eut l’occa-’ sion de sauver la vie à ce même Bourbotte, à la bataille de Saumur. Cette conduite généreuse lui valut le grade de général de brigade. Bientôt après, désigné seul capable par Kléber, il fut nommé, à 22 ans, commandant en chef des deux armées de l’Ouest. Les 12 et 13 décembre 1793, il gagna la sanglante bataille du Mans, où périrent 10^000 républicains et 20,000 Vendéens* Accusé d’avoir sauvé un jeune royaliste, il fut de nouveau mis en accusation, défendu et justifié par Bourbotte.

Général de division à l’armée de Sam-bre-et-Meuse, Marceau commandait l’aile droite à la bataille de Fleuras, où il eut

deux chevaux tués sous lui. On le vit combattre à pied à la tête de ses bataillons et achever le succès de cette brillante journée.

Forcé de lever le blocus de Mayence qu’il commandait en 1796, il fut chargé de couvrir la retraite de l’armée. Il repoussa l’archiduc Charles qui avait battu Jourdan ; mais le 19 août, tandis que pour donner le temps à l’armée de passer le défilé d’AHenkirchen, il arrêtait la marche du corps ennemi, commandé par le général Hotze, il reçut d’un chasseur tyrolien un coup mortel dans la forêt d’Hochsteinball, et fut laissé entre les mains de l’ennemi. L’archiduc Charles fit en vain prodiguer au jeune général tous les secours de l’art, Marceau succomba, et sa mort fut encore un nouveau triomphe. Il fut inhumé dans le camp retranché de Coblentz au bruit de l’artillerie des deux armées. Kléber dessina lui-même le monument funèbre qui fut élevé à la mémoire de son émule et de son ami, vis-à-vis Ehrenbreitstein. Une inscription gravée sur la pyramide invitait « les amis et les ennemis du brave à respecter son tombeau. »

Un magistrat de Coblentz, prononçant l’oraison funèbre du général ennemi, dit ces paroles : « Au sein de la guerre, il soulagea les peuples, préserva les propriétés et protégea le commerce et l’industrie des provinces conquises. »

Lord Byron écrivit des. vers sur son tombeau. Quand le gouvernement prussien fit construire les nombreuses forteresses qui défendent aujourd’hui cette position, on voulut élever des batteries à la place même où s’élevait la pyramide ; mais on obéit à l’inscription : la pyramide fut respectée, et on descendit le monument dans-le milieu de la plaine, au-dessous du nouveau fort.

L’un des deux, grands bas-reliefs de l’arc de l’Étoile, du côté de Paris, représente