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dans ses fonctions d’aide-de-camp du roi. Le 4 septembre 1809 il reçut sa nomination de général de brigade, et celle de Commandeur de l’ordre. royal des Deux-Siciles le 19 août 1810.

Le roi Joachim ayant résolu de détruire le brigandage dans la Calabre, le général Manhès reçut une mission spéciale à cet effet et débuta par des mesures tellement terribles qu’au premier abord on les crut seulement dictées pour jeter l’épouvante, mais les faits ne tardèrent pas à parler, et de grandes cruautés furent commises, qui ramenèrent la sécurité de ce pays en étouffant le brigandage, mais qui donnèrent à Manhès une réputation de violence et de dureté. Il reçut de nouvelles récompenses à la suite de sa mission qui dura six mois ; Joachim le fit lieutenant-général (25 mars 1811), lui donna une dotation dans la Calabre avec le titre de comte,wpuis lui confia le commandement des 2e, Ac et 5° divisions territoriales avec pleins pouvoirs de haute police, puis enfin premier inspecteur général de gendarmerie (février 1812).

En 1813, Joachim voulut se défaire des Carbonari et chargea encore Manhès de cette mission de colère, et ce général s’en acquitta avec la même inflexibilité. Pour prix de ce service il fut nommé grand dignitaire de l’ordre des Deux-Siciles.

En 181 i. lorsque Joachim eut signé un traité avec l’Autriche, un décret du grand juge renvoyait dans leur patrie tous les Français au service du roi de Naples. Le général Manhès refusa d’obéir. Le 17 mars 181S, Joachim déclara la guerre à l’Autriche, et M. Manhès fut chargé d’un commandement. Après l’affaire de Tolentino (3 mai), qui coûta la couronne à Murât, la reine fit partir de Naples sa sœur Pauline, le cardinal Fesch

et sa mère madame Letizia. Manhèsn’at-tendit pas l’issue des événements ; il fit fréter un bâtiment et s’embarqua, le 19 mai, avec papiers et pavillon anglais. Il arriva à Marseille où commandait Brune ; le 14 octobre il se rendit à Paris d’où on le renvoya à Aurillac. Ses offres de service aux Bourbons furent agréés ; il fut maintenu au service et fut. nommé, en 1827, inspecteur général de gendarmerie. Il était à Paris pendant les trois journées de 1830. Conservé sur les cadres de disponibilité, il espéra longtemps un emploi qu’on lui refusa toujours.

Au mois de mai 1837, il fit un voyage à Naples et reçut de la cour le plus brillant accueil. Il revint chargé des cadeaux du roi Ferdinand pour la reine Marie Amélie.

Le général Manhès fut laissé sur le cadre de la retraite ; il avait été nommé précédemment commandeur de la Lé-gion-d’Honneur.

MARANSIN (JEAN-PIERRE, baron)

naquit le 20 mars à Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Volontaire le 13 février 1792 dans le 1" bataillon de son département, élu capitaine le même jour, il fit les campagnes de 1792 à l’an II à l’armée des Pyrénées-Occidentales.

Le 3 septembre 1793, à la tête de cinq compagnies qu’il commandait, il repoussa l’attaque du régiment d’Africa, dirigée contre le camp d’Aynhoua. Il s’empara des hauteurs de Laudibart, du village d’Urdach, des magasins et de la fonderie de canons que l’ennemi y avait établis.

Le 22 messidor an II, à la tête du 1er bataillon des Hautes-Pyrénées, il attaque le camp des émigrés dits de la légion de Saint-Simon, près de Berdaritz, prend, après le combat le plus opiniâtre, la caisse militaire de la légion, et en fait la remise au général Digonnet. Assailli, pendant l’action, par un nombre considérable