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Les paroles prononcées par Napoléon à Sainte-Hélène ont une haute valeur, surtout lorsqu’elles concernent des hommes dont il pouvait avoir à se plaindre ; il a dit : « Macdonald avait Une’grande loyauté. »

MACKAU (ANGE-RENE-ARMAND, baron de)

né à Paris en 1788, fut élevé dans la même institution que Jérôme Bonaparte, et s’embarqua sous ses ordres sur le vaisseau le Vétéran, en qualité de novice matelot. Au- retour de cette campagne dans l’Atlantique et la mer des Antilles, sa conduite et ses connaissances acquises lui valurent le grade d’aspirant.

Il fit ensuite une longue croisière sur la frégate FHortense commandée par M. Baudin qui, ayant été promu au grade de contre-amiral, s’attacha M. de Mackau et le garda près de lui jusqu’en 1810.1 A cette époque, M. de Mackau passa comme second sur le brick l’Abeille. A son retour d’une mission en Corse, l’Abeille rencontra l’Alacrity, brick de dimensions et de forces supérieures, et lui livra un des plus glorieux combats qui aient marqué le déclin de l’empire. Après avoir vu tous ses officiers mis hors de combat, quinze hommes de son équipage tués et vingt blessés, YAlacrity se rendit ; elle fut traînée en triomphe à Bastia par son jeune vainqueur. Napoléon récompensa ce beau début par la croix d’honneur et le commandement du bâtiment capturé.

Après plusieurs autres combats glorieux. M. de Mackau fut nommé, en 1812, capitaine de frégate, il avait vingt-quatre ans.

Sous la Restauration, il sollicita et obtint des missions importantes à Bourbon, à Madagascar, etc., etc. ; il donna de précieux renseignements sur cette dernière et intéressante possession. En 1819, il fut nommé capitaine de vaisseau et envoyé au Sénégal pour recueillir des lumières

utiles sur la double question de l’établissement et de la traite des noirs.

En 1821, il obtint le commandement de la Clorinde, frégate de 58 canons, sur laquelle il parcourut l’Océan Pacifique, et alla étudier les nouveaux États de l’Amérique du Sud. Ce fut lui qui fut choisi pour aller faire accepter à Haïti l’ordonnance d’affranchissement du 17 avril 1825. Successivement appelé à la direction du personnel et au conseil d’amirauté au moment où se préparait l’expédition d’Alger, il y montra une fermeté de volonté et une puissance d’application dont le département de la marine a gardé le souvenir.

En 1831, M. de Mackau reprit la mer pour commander l’escadre des Dunes réunie au moment où la guerre entre la Belgique et la Hollande menaçait la politique européenne des plus graves complications. Cette escadre transporta la garnison d’Anvers de Dunkerque à Fles-singue. Rentré à Cherbourg, M. de Mackau fut nommé au commandement de la station des Antilles. C’était au moment de l’insulte dont le consul deFrance, M. Adolphe Barrot, venait d’être l’objet. Après avoir fait connaître au gouvernement delà Nouvelle-Grenade les réparations qu’exigeait le gouvernement français, et en avoir éprouvé un premier refus, M. de Mackau prépara ses moyens d’action en attendant les dernières instructions de Paris ; près d’une année s’écoula. Enfin les ordres reçus lui ayant accordé la plus grande latitude, il partit de la Martinique avec cinq bâtiments de la station et le consul outragé, arriva à l’imprcviste sous Carthagène, força la passe de Boca-Chica, et se plaça de manière à pouvoir prendre à revers les forts de la seule entrée de ce magnifique port, puis il renoua les négociations et obtint les plus complètes réparations.