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du Midi, fit la campagne de Russie, commanda le Ie’ corps de cavalerie en 1813, et se couvrit de gloire à Dresde et surtout à Leipzig où il eut la cuisse emportée par un boulet. M. de Latour-Maubourg adhéra à la déchéance de l’Empereur et fut nommé Pair le 2 juin 1814. Il ne remplit aucune fonction pendant les Cent-Jours, et fut chargé du portefeuille de la guerre. On lui doit l’ordonnance du 25 octobre 1820 portant réorganisation de l’infanterie française. Il fut nommé en 1821,.gouverneur des Invalides. Napoléon l’avait nommé grand-croix de la Légion-d’Honneur, et Louis XVIII commandeur de l’Ordre de Saint-Louis et chevalier du Saint-Esprit.

Il est mort en 1831.

LAVALLETTE (ANTOINE-MARIE-AMAND, comte de)

naquit à Paris en 1769. Son père, honnête marchand, le destina d’abord à l’état ecclésiastique, carrière que le jeune Lavalette quitta pour entrer dans l’étude d’un procureur, afin de se préparer à la profession d’avocat ; mais le zèle qu’il déploya en faveur de la famille royale dans les journées des 5 et 6 octobre 1789, 20 juin et 10 août 1792, l’obligea de fuir aux armées la proscription dont il était menacé ; il entra donc comme volontaire dans la légion des Alpes. Son avancement fut rapide : officier d’état-major du1 général Custine en l’an II, aide-de-camp du général Bara-guay-d’Hilliers l’année suivante, le général Bonaparte, après la bataillé d’Arcole^ le nomma son aide-de-camp ea remplacement de Muiron, tué à cette affaire.

Plus tard, il assista aux négociations qui amenèrent le traité de Léoben en qualité de secrétaire ; puis, en l’an V, Bonaparte l’envoya à Paris étudier l’esprit public, afin de l’instruire des causes de la lutte qui venait d’éclater entre la majorité des conseils et le Directoire.

Le Directoire ayant découvert le but de sa mission, voulut, par des menaces, le déterminer à lui livrer la correspondance de son général ; mais Lavallette préféra la brûler : aussi l’attachement de Bonaparte pour son aide-de-camp alla-t-il jusqu’à lui faire épouser la nièce de sa femme, madame Emilie de Beauhar-nais.

Un mois après, il partit pour l’Égypte, revint en France avec Bonaparte, et celui-ci, devenu premier Consul, l’envoya traiter avec les cours de Saxe et de Hesse. Enfin, après avoir été successivement administrateur de la caisse d’amortissement, Commissaire, puis Directeur, général des postes, avec le titre de conseiller d’État, membre et commandeur de la Légion-d’Honneur, les 4 germinal et 25 prairial an XII, il fut élevé en 1808 au rang de comte de l’Empire, et le 30 juin 1811 à celui de grand officier de l’Ordre.

Les événements de 1814 le rendirent à la vie privée ; toutefois, il y a lieu de penser qu’il ne demeura pas’étranger aux menées qui préparèrent le retour de Napoléon au 20 mars, et cela se conçoit : aussi dirons-nous avec Montlosier : « On l’a accusé d’être parjure, lui, croyait être fidèle. » Le 20 mars 1815, Lavallette se présenta donc à l’administration des postes accompagné du général Sébastiani, et, an nom de l’Empereur, il somma Ecr-rand, alors directeur général, d’avoir à se retirer ; du moins, c’est ainsi que l’avançait l’acte d’accusation ; car, après la seconde chute de l’Empire, Lavallette, arrêté, comparut devant la cour d’assises de la Seine comme coupable de haute trahison, et fut condamné à la ■ peine de mort le 21 novembre 1815. 13

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