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Entré à l’École militaire de Fontainebleau à l’âge de 17 ans, M. de Lascours en sortit en 1803, et fit, comme sous-lieutenant au 3e dragons, sa première campagne à Austerlitz, où il reçut un coup de feu dans la poitrine. c En 1806, il accompagna, en qualité d’aide-de-camp, le général Sébastiani dans son ambassade à Constantinople. Lorsqu’en février 1807, la flotte anglaise força les Dardanelles et vint forcer le Sérail, il contribua par son activité et son courage à l’armement des 500. pièces de canon qui, en moins de cinq jours, garnirent la rive du Bosphore. Cet acte énergique sauva l’honneur musulman, alors intimement lié à celui de la France.

Rappelé à la suite de la révolution qui précipita Selim du trône, M. de Lascours entra comme capitaine au 11" dragons en décembre 1807, et retourna en 1808 auprès de son général que l’Empereur envoyait commander une division de cavalerie au 4e corps de l’armée d’Espagne. Il y assista à la défaite de Blacke, contribua aux succès d’Espinosa, de Ma-dridejoz, de Ciutad-Real, d’Almonacid, et prit part à la conquête des provinces de Jaene, Grenade et Malaga. En 1812, il fit la campagne de Russie, pénétra le premier, avec son général, dans Moscou à la tête du 2° corps de cavalerie et servit comme simple soldat dans l’escadron sacré, pendant la retraite.

Le 14. juin 1813, l’Empereur le nomma adjudant-commandant, grade correspondant à celui de colonel d’étaf-major. M. de Lascours n’avait pas encore 25 ans. L’honneur d’un tel avancement dans un âge aussi jeune n’appartint qu’à un petit nombre d’officiers. Les seuls auxquels l’Empereur accorda l’insigne honneur de les nommer colonels à 21 ans et demi, furent Moncey, mort en 1816, et Oudi-not de Reggio. Après avoir fait, comme chef d’état-

major du 2e corps de cavalerie, la campagne de Saxe, et celle de France avec le 5e corps, M. de Lascours passa comme aide-major dans la 5" compagnie des Gardes du corps (Wagram).

Au 20 mars, il accompagna les princes jusqu’à Béthune, mais il ne voulut pas quitter le sol français ; il se retira chez lui où il vécut éloigné des affaires pendant les Cent-Jours.

La Restauration lui donna le commandement de la légion de la Marne, et en 1819 il fit partie du corps d’état-major.

Défenseur ardent de la cause libérale, lors des élections de 1823, où il soutint l’élection de M. de Saint-Aulaire, il se vit mettre au traitement de réforme, au moment où le collège électoral du Gard l’envoya siéger à la Chambre sur les bancs du centre gauche.

Après la révolution de Juillet, le colonel de Lascours, appelé au commandement supérieur des départements du Gard, de l’Ardèche et de la Lozère, parvint, à force de fermeté et de prudence, à rétablir la tranquillité dans la ville de Nîmes que le gouvernement avait mise en état de siège, et fut récompensé de son honorable conduite par le grade de maréchal de camp, le 6 septembre 1830. Employé dans la garnison de Paris, et sur la frontière du Nord de 1832 à 1839, il fut promu au grade de lieutenant-général le 26 avril 1841, et investi’du commandement de la 7e division militaire à Lyon, commandement qu’il conserva jusqu’à la Révolution de 1848, n’interrompant ses fonctions que pour exercer celles d’inspecteur général d’infanterie, ou pour siéger à la Chambre des Pairs, à laquelle il appartenait,depuis 1831.

M. de Lascours est mort le 28 janvier 1850, dans sa terre de Lascours, où il était né 64 ans auparavant. Il comptait 47 ans de service effectif et dix campa-

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