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Promu chef d’escadron dans le 7e régiment bis de hussards, le 17 nivôse de la même année, il justifia ce rapide avancement quelques jours après à la bataille de Rivoli. Désigné pour enlever un plateau occupé parlesÀutrichiens, il charge à la tête de 20 chasseurs le bataillon qui y était établi et le fait prisonnier, ainsi qu’une partie de celui de Lattermann qui était accouru pour défendre la position. Le 23. ventôse, au passage de la Piave, le commandant Lasalle se signala par de nouveaux exploits. Au mois de germinal suivant, à la tête de 16 Guides, il entra à Vadrozone, qu’occupait un escadron de hulans ; il les charge avec intrépidité, les force à évacuer la ville et à repasser précipitamment le Taglia-mento, traverse la rivière le premier après eux et les mène battant pendant plus d’une lieue.

La campagne d’Italie terminée, Lasalle passa à l’armée d’Orient. Compris dans les cadres d’une armée destinée à opérer des prodiges, le jeune commandant ne faillit point à ses glorieux antécédents. Le 3 thermidor an VI, à la bataille des Pyramides, les Turcs, rassurés par la retraite facile que leur offrait Embabeh, résistèrent vaillamment aux efforts de l’armée française. Leur intrépide chef renouvelait incessamment ses attaques impétueuses, mais chaque tentative était repoussée avec vigueur, et l’issue du combat était indécise, lorsque Lasalle, à la tête de 60 hommes, s’empare de la sortie de la redoute d’Embabeh, vers Gi-seh, coupe la retraite à l’ennemi, et, par ce mouvement hardi, décide la victoire. C’est à la suite de cette affaire que le général en chef Bonaparte le nomma chef de la 22° demi-brigade de chasseurs à cheval le 5 du même mois.

Au combat de Salahieh,le21,il donna la plus haute idée de son courage et de son sang-froid, Pans une charge contre

les Mamelucks, ayant laissé tomber son sabre, il mit pied à terre pour le ramasser au’milieu de la mêlée et remonta tranquillement à cheval pour continuer de combattre. Le 14 nivôse an VII, au combat deSouâgui, il donna de nouvelles preuves de cette intrépidité chevaleresque qui faisait l’admiration de toute l’armée. A l’affaire de Rémediéh, le 28 du même mois, il abattit d’un coup de sabre les deux mains d’un Mameluck contre lequel se défendait le général Davoût ( depuis prince d’Eckmûhl) ; il renversa plusieurs Mamelucks, rompit son sabre sur la tête d’Osman-Bey, eut une paire de pistolets brisés en se défendant, prit le sabre d’un dragon blessé, rentra dans la mêlée, rallia sa troupe, rétablit le combat et chassa l’ennemi dans le désert. Au combat de Samanhout, le 3 pluviôse suivant, il exécuta les charges les plus brillantes, et fit éprouver à l’ennemi des pertes considérables. Enfin le 11 ventôse de la même année, au combat de Gehemi, il défit complètement les Arabes d’Yambo et leur tua plus de 300 hommes.

Lasalle continua de suivre avec son régiment tous les mouvements du corps commandé par le général Davoût, et il força Mourad-Bey à se jeter dans le désert. Rentré au Caire, le 22e de chasseurs fut envoyé à Belbeys pour contenir le pays et pour assurer les communications entre Salahieh et le Caire. Lasalle s’acquitta de cette mission avec tout le succès désirable. Après la convention d’EI-Arisch, conclue entre le général Desaix et les plénipotentiaires turcs, le 5 pluviôse an VIII, Lasalle quitta l’Égypte et vint chercher en Italie de nouveaux hasards et de nouveaux triomphes. Par décision du 17 thermidor suivant, le premier Consul lui décerna un sabre et une paire de pistolets d’honneur, comme témoignage de la satisfaction du gouvernement. Le 7 fructidor de la même

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