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Larrey : « Un souverain est bien heureux d’avoir affaire à un homme tel que vous. On vous portera mes ordres. » Et Larrey reçut le soir même, de la part de Napoléon, son portrait enrichi de diamants, 6,000 francs en or et une pension sur l’État de 3,000 francs sans exclusion, est-il dit au décret, de toute récompense méritée par ses grades, son ancienneté et ses services futurs. Plusieurs discours ont été prononcés mr sa tombe. M. Breschet, membre de l’Académie des sciences, a énuméré ses travaux scientifiques en chirurgie, en médecine, en hygiène publique. Larrey avait remplacé Pelletan en 1829 à cette Académie, a On se ’ demande, a dit M. Breschet, comment avec une vie si occupée, M. Larrey a pu écrire les importants ouvrages qu’il nous laisse et qui lui ont mérité le titre de membre correspondant de presque toutes les sociétés savantes de l’Europe, et celui de membre titulaire de l’Institut. » En terminant son discours, M. Breschet a rappelé ces paroles de l’Empereur : « Quel homme, disait Napoléon, quel brave et ’digne homme que Larrey ! Que de soins donnés par lui à l’armée d’Égypte, soit dans la traversée du désert, soit après l’affaire de Saint-Jean-d’Acre, soit enfin en Europe ! Si l’armée élève une colonne à la reconnaissance^ elle doit l’ériger à Larrey. »

Le Val-de-Grâce a fait élever à Larrey une statue dont l’inauguration a eu lieu en août 1850.

LASALLE (ANTOINE-CHARLES-LOUIS, comte de)

né le 10 mai 1775, à Metz (Moselle), est issu d’une ancienne famille de Lorraine, et est arrière-petit-fils du maréchal Fabert.

Ses inclinations guerrières se manifestèrent dès l’âge le plus tendre. A peine âgé de 11 ans, il entra le 19 juin 1786, comme sous-lieutenant de remplace-

ment, dans le régiment d’infanterie d’Alsace. Lorsque la Révolution éclata, La-salle, impatient de se signaler, s’élança avec joie vers un nouvel avenir. Il fut placé comme sous-lieutenant dans le 24" régiment de cavalerie le 25 mai 1791. Jusqu’à ce jour la noblesse avait eu seule le privilège des emplois militaires : à l’époque où nous sommes arrivés, elle s’en trouvait exclue. Lasalle dut renoncer au grade qu’il occupait, mais il resta fidèle à son drapeau, qui était celui de la patrie, et il attendit de son mérite personnel et de ses bons services la position ■que sa naissance lui avait faite et que les circonstances lui enlevaient.

Le 1" germinal an II, il était maréchal-des-logis dans le 23e régiment de chasseurs à cheval. A l’armée du Nord, à la tête de quelques chasseurs de sa compagnie, il attaqua et prit une batterie de canons. Le général en chef, témoin de l’intrépidité qu’il avait déployée, lui adressa de justes éloges et lui proposa de le nommer officier. Lasalle refusa cette marque de faveur, mais continua de la mériter.

Lieutenant le 20 ventôse an III, il devint aide-de-camp du général Kellermann père, le 17 floréal de la. même année, et le suivit à l’armée d’Italie. Employé comme adjoint à l’adjudant-général Kellermann fils, le 1" prairial an IV, il fut fait capitaine le 17 brumaire an V. A l’affaire de Vicence, le 27 frimaire suivant, Lasalle $ à la tête de 18 cavaliers, charge et met en déroute 100 hussards autrichiens ; mais dans la chaleur de la poursuite, il se trouve isolé de ses soldats. Entouré par quatre de ces hussards qui le somment de se rendre, il les combat, les repousse, les blesse tous les quatre, et arrivé sur les bords de la Bachiglione, il s’y précipite, la traverse à la nage, et rejoint sain et sauf sa petite troupe qui le croyait perdu.