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pure fantaisie du vainqueur ? toutefois, le voilà dans l’exil : il est au nombre des trente-huit. C’est qu’il est plus facile de proscrire que de vaincre. »

(Napoléon à Sainte-Hélène.)

Un des beaux traits de la vie du général Lamarque, c’est sa conduite dans la Vendée en 1815. Napoléon apprit sa victoire au moment même qu’il entrait à l’Ëlysée-Bourbon, après la déroute de Waterloo.

LAMARQUE-D’ARROUZ AT (JEAN-BAPTISTE-ISIDORE, baron)

né le 23 août 1762 à Doazon (Basses-Pyrénées), entra, le 17 octobre 1791, en qualité de capitaine dans le 1er bataillon des Landes, incorporé le 28 ventôse an II, dans la 70° demi-brigade de bataille, devenue par amalgame 75e de ligne, le 26 ventôse an IV, et 75e régiment de même arme le lw vendémiaire an XII.

Il servit, de 1792 au commencement de l’an VI, à l’armée des Alpes, au siège de Toulon et aux armées d’Italie et d’Helvétie.

Le 26 brumaire an V, à la bataille d’Aréole, il fit un capitaine autrichien prisonnier, et, le même jour, le commandant de son bataillon ayant été tué, le capitaine Lamarque prend le commandement et s’élance sur l’ennemi à la ’ baïonnette et fait 200 prisonniers. Parti au mois de floréal an VI avec l’armée d’Orient, il combattit en Égypte et en Syrie jusqu’en l’an- IX.

Envoyé, en l’an VII, du siège de Sainte Jean-d’Acre à Nazareth avec deux compagnies pour couvrir les opérations de l’armée française, il se maintint pendant quinze heures dans le couvent des Capucins, au milieu d’un grand nombre considérable de pestiférés, et malgré les attaques incessantes d’une nuée d’Arabes.

Chef de bataillon le 27 vendémiaire an VIII, il rentra en France après la capitulation d’Alexandrie, et tint garnison à Orléans pendant les ans X et XI.

Major du 45e régiment d’infanterie de ligne le 30 frimaire an XII, et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal suivant, il fut employé à l’armée de Hanovre pendant les ans XII et XIII.

De l’an XIV à 1807, il suivit en Au triche, en. Prusse et en Pologne, le premier corps de la grande armée, devint colonel du 3e régiment d’infanterie lé gère, le 20 août 1808, et fit la campagne de 1809 en Allemagne. r

Le 22 mai, à la bataille d’Essling, apercevant sur sa gauche un mouvement rétrograde de nos troupes, il se porta à leur rencontre, et, aidé de quelques officiers, il parvint à les arrêter, fit battre la charge, et porta cette colonne de fuyards à 200 toises en avant de la ligne. Cette action lui valut la décoration d’officier de la Légion-d’Honneur. ,

Il se trouva à la bataille de Wagram, et reçut une dotation et le titre de baron le 15 août de la même année.

Passé à l’armée d’Espagne, il y fit la guerre de 1810 à 1814, et, le 3 mai 1811, occupant avec son régiment la ville de Figuières, où se trouvaient réunis les approvisionnements de l’armée ; il soutint pendant quatre heures les attaques de toute l’armée de Campoverde, forte de plus de 11,000 hommes, et de troupes sorties du fort, dont le nombre s’élevait à 4,000 combattants. Cette vigoureuse résistance donna le temps au général Baraguay-d’Hilliers de faire ses dispositions d’attaques, et l’ennemi fut battu, laissant sur le champ de bataille une grande quantité de morts et de blessés.

A la bataille d’Altafulla, le 24 janvier 1812, il enleva, avec deux de ses bataillons, une montagne retranchée et défendue par les meilleurs soldats du baron d’Ëroles, auquel il prit 1,500 hommes. Général de brigade le 24 mai suivant,