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« Le jour vint: avec le jour la canonnade s’éveilla entre la flotte et la côte, entre, la côte et la terre. Les trois forts répondaient de leur mieux à cette attaque qui, divisée, était moins dangereuse pour eux, quand tout à coup quelque chose comme un orage éclata au-dessus de leurs têtes : une pluie de fer écrasa à demi-portée les canonniers sur leurs pièces. C’étaient les douze pièces de 24 qui tonnaient à la fois.

« En moins d’une heure, le feu des trois forts fut éteint; au bout de deux heures, la batterie de la côte avait pratiqué une brèche. Le général Lamarque laissa 100 hommes pour servir les pièces qui devaient tenir, la flotte en respect, se mit à la tête des 600 autres et ordonna l’assaut.

« En ce moment, un pavillon blanc fut hissé sur la forteresse. Hudson-Lowe demandait à capituler. 1,300 hommes, soutenus par une flotte de quarante à quarante-cinq voiles, offraient de se rendre à 700, ne se réservant que la retraite avec armes et bagages. Hudson-Lowe s’engageait en outre à faire rentrer la flotte dans le port de Ponza. La capitulation était trop avantageuse pour être refusée; les 900 prisonniers du fort Sainte-Barbe furent réunis à leurs 1,300 compagnons. A midi, les 2,200 hommes d’Hudson-Lowe quittaient l’Ile, abandonnant à Lamarque et à ses 800 soldats la place, l’artillerie et les munitions.

« Douze ans plus tard, Hudson Lowe commandait dans une autre île, non point cette fois à titre de gouverneur, mais de geôlier, et son prisonnier, comme une insulte qui devait compenser toutes les tortures qu’il lui avait fait souffrir, lui jetait à la face cette honteuse reddition de Caprée. »

L’expédition de Caprée avait duré treize jours, la capitulation n’ayant eu lieu que le 17 octobre.

Le général Lamarque, auquel revenait l’honneur de ce magnifique fait d’armes, poursuivit sa brillante carrière et se distingua dans toutes les campagnes qui mivirent, notamment à Wagram, où il eut quatre chevaux tués sous lui.

Commandant de Paris dans les Cent-Jours, puis général en chef de l’armée de la Vendée. Il écrivit aux Vendéens: « Je ne rougis pas de vous demander la paix, car dans les guerres civiles la seule gloire, c’est de les terminer. »

Compris dans l’ordonnance du 24 juillet, Lamarque fut obligé de fuir en Belgique.

Rentré en France en 1818, il vécut d’abord dans la retraite. Député des Landes en 1828, il siégea à l’extrême gauche et figura parmi les 221.

Réélu après 1830, il fut employé quelque temps dans l’Ouest, revint siéger à la Chambre, prit souvent la parole sur les questions de politique étrangère, se prononça contre les traités de 1815 et pour les Polonais.

Il est mort du choléra en 1832. Ses funérailles devinrent l’occasion des sanglantes journées des 5 et 6 juin.

— « Les généraux qui semblaient devoir s’élever étaient Gérard, Clausel, Foy, Lamarque, etc. C’était mes nouveaux maréchaux. » Spes altéra Romœ.

« Lors des dernières insurrections de la Vendée, le général Lamarque que j’y avais envoyé au fort de la crise, y fit des merveilles et surpassa mes espérances. »

Et de quel poids n’eussent pas pu devenir ses actes dans la grande lutte? car les chefs vendéens les plus distingués, ceux qui recueillent en ce moment les bienfaits de la cour, ont reconnu entre les mains de Lamarque, Napoléon pour empereur, même après Waterloo, même après son abdication.

« Fût-ce, de la part de Lamarque, ignorance du véritable état des choses, ou