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nées le 3 février 1793, il. ne tarda pas à être accusé par Baudot d’avoir pris part à la rébellion des autorités de Toulon. Cette accusation n’eut toutefois aucune conséquence fâcheuse pour lui. Pourtant, on le fit revenir au mois de juillet suivant à Paris, où il aurait infailliblement subi le sort de Biron, Custine, Houchard et Lamarlière, s’il n’eût été assez heureux pour se soustraire aux poursuites dont il était l’objet.

Il se retira dans une maison de campagne isolée, où il s’occupait spécialement de travaux agricoles et littéraires, lorsqu’au mois de pluviôse an III, il reçut l’ordre de se rendre de nouveau à l’armée des Pyrénées.

Le 15 thermidor suivant, Letourneur, de la Manche, membre du Comité de salut public, le rappela et le chargea de diriger les opérations du ministère de la guerre. Ce fut sous son administration que l’armée française effectua le premier passage du Rhin.

Le’l vendémiaire an TV, Lacuée fut élu député au conseil des Anciens. On voulut lui donner peu de temps après le commandement des troupes qui combattirent les sections dans la journée du 13 vendémiaire, il ne crut pas devoir accepter, et Bonaparte fut choisi à sa place. Il refusa aussi, vers la même époque, le ministère de la guerre, qui fut donné à Dubayet.

Le 1er brumaire, l’Assemblée l’appela à la présidence. On le vit se prononcer en faveur du projet relatif aux conseils d’administration des troupes, combattre la résolution sur les enfants abandonnés, faire approuver celle concernant le service de gendarmerie et voter contre l’établissement du nouveau droit de passage que le gouvernement avait résolu de créer. Lors de la division qui éclata entre le Directoire et les conseils, division déplo-

rable qui amena la journée du 18 fructidor, Lacuée faisait partie de la commission des inspecteurs de la salle consacrée aux séances législatives. Il avait à CFain-dre alors que l’amitié qui l’unissait à Carnot, membre du Directoire, ne le fit envelopper dans la proscription du parti directorial. Non seulement sa liberté ne fut point menacée, mais il continua de siéger au conseil des Anciens, où il défendit courageusement ce même Carnot, son ami, que le parti vainqueur attaquait avec une extrême violence. Il eut bientôt à répondre lui-même aux.inculpations de l’émigré Mallet-Dupan, qui l’accusait d’intrigues et de royalisme. Il réfuta victorieusement ces inculpations dans une lettre qu’il adressa à ses collègues des deux conseils. Nous en citerons quelques. paragraphes :

c< On n’intrigue, dit Lacuée, que pour obtenir de l’argent ou des places pour soi, ses parents ou ses amis.

a J’avais reçu de mes pères une légitime qui s’élevait à 60,000 francs, il ne me reste pas les trois quarts de cette somme : je n’ai donc pas intrigué pour avoir de l’argent. « Aucun de mes parents n’a obtenu de place lucrative, aucun ne s’est enrichi ; loin de là, plusieurs se sont, comme moi, appauvris depuis la Révolution ; ainsi mes intrigues n’ont été fructueuses ni pour moi, ni pour les miens.

a Si le désir d’obtenir des places eût été l’objet de mes intrigues, j’aurais accepté, ou un ministère qu’on m’a offert deux fois, ou une ambassade brillante qu’on m’a présentée, ou le grade de général de division, auquel j’avais bien quelques droits, comme l’un des plus anciens généraux de brigade. Ne pensez cependant pas, citoyens collègues, que le refus de ces places, des ces grades, soit l’effet de quelque arrière-pensée ; non, si je n’eusse pas été représentant

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