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Napoléon, aussitôt son retour, le nomma préfet maritime, et lui confia l’inspection de la flottille qui se réunissait dans le deuxième arrondissement maritime : En très peu de jours, la flottille fut au grand complet prête à transporter nos légions sur le sol britannique.

A la mort de l’amiral.Bruix, il prit le commandement en chef de l’armée navale.

Cet intrépide marin avait été créé commandeur de la Légion-d’Honneur en 1804, dès la fondation de l’Ordre.

En 1815, M. le contre-amiral Lacrosse a cessé de faire partie de l’armée navale ; il s’est retiré à Meilhan, où il est mort le 10 septembre 1829, laissant à la patrie un digne héritier de ses vertus et de son patriotisme : c’est M. Lacrosse, ex-ministre des travaux publics, qui débuta par être marin, servit ensuite en qualité de lieutenant dans les chasseurs à cheval de la Garde impériale et combattit à Waterloo auprès de Vandamme dont il était aide-de-camp.

Depuis 1830. M. Lacrosse fut colonel de la garde nationale de Brest, membre du conseil général, député, etc. Il est encore aujourd’hui Représentant du peuple à l’Assemblée législative. (Extrait de l’Almanach militaire de 1850.)

LACUÉE (JEAN-GÉRARD)

comte de Cessac, naquit dans l’arrondissement d’Agen (Lot-et-Garonne), le 4 novembre 1752. Après avoir fait d’excellentes humanités, il se livra à l’étude des mathématiques, et entra dans le régiment de Dauphiné-Infanterie, en qualité de sous-lieutenant.

Il était parvenu au grade de capitaine* lorsque le maréchal de Broglie lui confia, en 1784, la surveillance des travaux et l’inspection de la conduite des cadets-gentilshommes de la garnison de Metz. Le jeune Lacuée se livrait à de sérieusesétudes au moment solennel de la Révolution de 1789.

Il se dévoua au nouvel ordre de choses, sans enthousiasmej sans passion, mais avec une volonté ferme qui lui concilia | l’estime des habitants de son départe-| ment. Ils lui donnèrent un double témoignage de leur sympathie en le nommant | d’abord (1790) procureur-général, syndic I de ce département, puis député à l’As* | semblée législative (1791), où il défendit, avec.autant de talent que d’énergie, la Constitution de 1791.

Tous ses discours dans cette Assemblée eurent principalement p’our objet l’organisation de l’armée. A l’époque de la défection de Dumouriez, Lacuée s’éleva avec force contre ce général, et confondit ses apologistes par ce dilemme : « Ou Dumouriez savait l’état de nos armées et de nos places, quand il a précipité la guerre, et alors c’est un traître, ou il l’ignorait, et alors c’est un ministre incapable. »

Le 28 avril 1792, Lacuée fut élevé à la présidence ; mais il avait montré trop de modération à la tribune législative, trop d’attachement à l’ordre établi, pour ne pas être éloigné des affaires. Tels furent les motifs qui l’empêchèrent, dans le mois de septembre, d’être réélu à la Convention nationale. Il entra bientôt dans les bureaux de la guerre. On avait déjà une opinion si avantageuse de l’étendue de ses connaissances dans les différentes parties de l’art militaire, que lorsque le général Servan quitta, au mois d’octobre, le ministère, Lacuée fut mis au nombre des candidats proposés pour le remplacer. Ses votes à l’Assemblée législative avaient failli le faire rayer de la liste ; mais Vergniaud l’y fit maintenir par la chaleur avec laquelle il embrassa sa défense.

Devenu général de brigade et chef d’état-major des douze armées des P y ré-