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avoir évité quelque temps un engagement décisif avec Napoléon, se déçida enfin à livrer la célèbre bataille de Borodino ou de la Moskova, après laquelle l’armée russe, en se retirant, ouvrit aux Français la route de l’ancienne capitale des Moscovites. Lors de la retraite de Moscou, les combats du Dorogobon et de Krasnoïe, où le nombre écrasa la valeur, valurent à Kutusoff le surnom de Smolenskoï et le grand cordon de Saint-Georges. Ce feld-maréchal commandait encore l’armée russe au commencement de 1813 ; mais atteint d’une maladie sérieuse, suite de ses campagnes, il mourut à Buntzlau en Silésie le 6 avril 1813, laissant la réputation d’un des généraux les plus distingués de l’armée russe. Il avait conservé dans sa vieillesse une grande énergie et savait ajouter à la bravoure du soldat par le stimulant des idées religieuses. Cependant, il faut l’avouer, le vainqueur des Turcs ne se trouva pas en 1812 à la hauteur des hommes de guerre qu’il eut constamment en tête.

LABAROLLIÉRE (JACQUES-MARGUERITE, PILOTTE, baron de)

Né le 22 novembre 1742, à Luné ville (Meurthe).

Entré au service le 10 avril 1757, en qualité d’exempt des gardes du roi de Pologne, il fut admis, le 6 mai 1761, comme volontaire dans le régiment de Navarre-Infanterie.

Le marquis de Soupire l’ayant employé comme aide-de-camp, il fit avec distinction les guerres de Hanovre, de 1761 à 1762, et se signala aux batailles deFillingshausen, de Grobenstein et de Joannesberg, aux sièges de Wolfenbutel et de Brunswick.

Après le traité de Paris du 10 février 1763, il fut mis à la suite du régiment de la marine, et obtint une sous-lieute-nance le 5 suivant ; il quitta à cette époque le service du roi Stanislas pour rester définitivement attaché à celui de la France.

Labarolliè.rè fit les campagnes de Corse de 1768 et 1769, et donna de nouvelles preuves de valeur aux affaires de Santo-Piétro, de Lento, d’Olmetta et de P,ontenovo. Nommé capitaine le 17 juin 1770, il fut employé à l’état-major de de Bourcet et y demeura attaché jus-

qu’au 5 mai 1772, époque à laquelle il passa dans la légion royale.

Désigné, le 16 juillet 1776, pour remplir les fonctions de capitaine en second dans le régiment Mestre-de-camp-géné-ral-dragons (2e), il entra, le 12 mai 1779, dans le 1" régiment de chasseurs à cheval, dans lequel il fut nommé capitaine-commandant le 4 septembre 1780.

Major du 3e régiment de même arme le 15 avril 1784, il en devint lieutenant-colonel le 1" mai 1788, colonel le 25 juillet 1791, et fit partie des camps de Paris et de Versailles de 1789 à 1791.

Nommé maréchal-de-camp le 6 décembre 1792, il commanda en cette qualité l’avant-garde de l’armée de Moselle, se distingua à la bataille de Valmy, et à la prise de Verdun ; protégea le mouvement rétrograde de l’armée française aux combats de Pellingen et de la montagne Verte, et fut fait général de division le 6 mai 1793.

Démissionnaire le 30 juillet, il cessa ses fonctions le 1er septembre suivant. Le général Labarollière reprit de l’activité le 6 thermidor aa IH et fut appelé au commandement de la 6e division militaire.