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soldats aguerris et disciplinés, s’aperçoit, avec bonheur, que le courage et le patriotisme peuvent la rendre redoutable, jusqu’au moment où la discipline viendra l’égaler d’abord, pour l’élever bientôt au-dessus de ces Prussiens et de ces Autrichiens si renommés.

Le 21 septembre, lendemain du combat de Valmy, la CONVENTION NATIONALE fut installée et la France déclarée REPUBLIQUE.

Ce même jour, 21 septembre, Kellermann, dont la position, malgré la retraite de l’ennemi, n’en était pas moins hasardée, s’établit sur les hauteurs de Voï-lemont, son front couvert par l’Auve et sa droite appuyée sur la gauche de Dumouriez. Le duc de Brunswick, ignorant la belle manœuvre de son adversaire, marcha à six heures du matin, pour attaquer l’ancienne position. Quelques volées de canon le firent hésiter, puis enfin le décidèrent à se retirer dans ses retranchements. On sait que les conséquences de cette bataille furent l’évacuation du territoire français par l’armée coalisée le 22 octobre suivant.

Kellermann fut depuis employé sous Custine qui réussit à le faire rappeler de son commandement (18 mai 1793). Il fut bientôt nommé à celui de l’armée des Alpes et de l’Italie ; mais Bonaparte le remplaça dans ce dernier commandement.

En 1799 il était inspecteur général de cavalerie. Il fut appelé, après le 18 brumaire, à faire partie du sénat dont la présidence lui fut décernée le 2 août 1801.

Dans les années suivantes il obtint successivement le cordon de grand officier, la dignité de maréchal, la sénatorerie de Colmar, le titre de duc de Valmy, et se trouvant à Paris le 1er avril 1814. il vota au sénat la déchéance de Napoléon, la création d’un gouvernement provisoire et fut compris dans la première organisation de la Chambre des Pairs. Pendant les Cent-Jours Kellermann n’accepta aucun emploi, et depuis la seconde Restauration il siégea parmi les défenseurs des libertés publiques à la Chambre des Pairs où son fils le remplaça. Il mourut le 23 septembre 1820, âgé de 86 ans. A cause de son âge avancé il n’avait plus commandé, de 1804 à 1813, que des armées de réserve ou des corps d’observation ; mais les Français avaient livré ou soutenu quarante-trois batailles ou combats sous son commandement.

Le cœur de Kellermann est déposé aux champs de Valmy et son corps au cimetière de l’Est.

KELLERMANN (FRANÇOIS ETIENNE)

Fils du maréchal de ce nom, naquit à Metz (Moselle), en 1770.

Il commença sa carrière militaire, en entrant comme sous-lieutenant dans le régiment colonel-général hussards, qu’il quitta, pour suivre en 1791, le chevalier de Ternau, nommé ambassadeur aux États-Unis.

Rentré en France en 1793, il se rendit auprès de son père, qui allait reprendre le commandement de l’armée des Alpes et d’Italie ; devint son aide-de-camp, fit en cette qualité la campagne des Alpes, assista au siège de Lyon, et partagea la disgrâce de son père quand Robespierre le fit incarcérer à l’Abbaye.

De retour à Metz, auprès de son oncle, M. de Marbois, il fut mis lui-même en état d’arrestation pour avoir correspondu, au sujet de son père, avec la maîtresse de l’hôtel des Princes, laquelle avait eu la lâcheté de livrer sa correspondance à la police.

Interrogé par Barthélémy, maire de Metz, il exposa les faits avec franchise, soutint qu’il avait toujours été animé de