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11 avait épousé, h son retour.d’Égypte, la fille de M. de Permon, ancien administrateur en Corse, et de mademoiselle Panionia Comnène, sœur de Déimétrius Comnène, descendant des empereurs byzantins.

Madame d’Abrantès a une célébrité justement acquise dans les Lettres. Elle est morte en 1839.

JURIEN-LAGRAVEÈRE (PIERRE-ROCH)

est né le 5 novembre 1772 à Gannat (Allier). Pilotin sur la cor.vette la Favorite en mai 1786, aspirant volontaire sur la frégate la Flore, le 29 novembre 1787, aspirant de 1" classe et enseigne de vaisseau sur la corvette l’Espérance en novembre 1791 et janvier 1793, il fut nommé lieutenant de vaisseau le 6 vendémiaire an III, et capitaine de frégate le 24 nivôse an VI. En l’an XI, il commandait la Franchise, à l’affaire de Léogane ; dans son rapport, Rochambeau, général en chef de l’année de Saint-Domingue, le signala comme un officier distingué par son intelligence et sa bravoure, et demanda pour lui le grade de capitaine de vaisseau, qui lui fut accordé le 13 ventôse de la même année.

Légionnaire le do pluviôse et officier de l’Ordre le 25 prairial an XII, il se fit encore remarquer en février 1809 : deux divisions anglaises, fortes chacune de quatre vaisseaux et de plusieurs frégates, bloquaient les rades de Lorient et de l’île d’Aix ; le contre-amiral Willaumez reçut l’ordre d’appareiller, de se porter sur Lorient, d’attaquer l’ennemi et de se faire rallier par la division mouillée dans ce port, et que le capitaine Troude commandait. Willaumez partit donc de Brest le 21 avec huit vaisseaux et deux frégates, et parut le soir devant Lorient ; mais la marée empêcha la sortie du capitaine Troude, et l’escadre de Brest n’était plus en vue, quand les frégates la Cybile,

l’Italienne et la Calypso prirent la mer. Cette petite division sous les ordres des Jùrien Lagravière arriva le 23 février à la pointe de Lomaria de Belle-Isle : aussitôt deux corvettes anglaises, mouillées dans la baie de Quiberon, mirent sous voiles et la suivirent, et, quelques heures après, la vigie de la Calypso signala cinq vaisseaux et une frégate se dirigeant sur Lorient. Pendant toute la nuit, la frégate anglaise et l’une des corvettes observèrent les frégates françaises, ayant sur celles-ci l’avantage du vent.

Au point du jour, Jurien était en vue de la tour de la Baleine, lorsqu’il aperçut plusieurs vaisseaux au vent qui ne répondirent pas aux signaux qu’on leur fit. C’étaient la frégate et la corvette.anglaises qui laissèrent arriver pour venir passer à poupe de la Cybèle qui était un peu sous le vent ; alors l’Italienne, que montait le capitaine Jurien, vira de bord pour soutenir cette frégate déjà engagée avec les Anglais. « On voyait, dit le rapport au contre-amiral, des vaisseaux sous le vent, et ceux du vent qui nous chassaient nous avaient considérablement approchés. La certitude d’être bientôt atteints, nous décida à mouilleraux Sables-d’Olonne ; à neuf heures et un quart nous laissâmes toucher l’ancre, en faisant cmbossure ; à neuf heures et demie, trois vaisseaux, deux frégates et une corvette vinrent nous y attaquer, un vaisseau de quatre-vingt vint mouiller par mon bossoir de tribord, à demi-portée" de pistolet, et les autres bâtiments se tinrent sous voiles à petite portée de fusil, »

Ce fut alors que le combat devint terrible, les câbles de l’Italienne et de la Cybèle furent coupés, le feu mis à ces frégates par les boulets de l’ennemi ; et la Calypso, qui, pour ne pas couvrir le feu de l’Italienne, avait-filé du câble, s’échoua, mais cet événement ne retarda

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