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JOU fat appelé au conseil d’État. En janvier 1803, élu candidat au Sénat conservateur par le collège électoral de la Haute-Vienne, il fut appelé ensuite au commandement en chef de l’armée d’Italie ; le 19 mai 1804, on le créa maréchal de l’Empire et grand cordon de la Légion-d’Honneur. Enjuin 4805, il reçutl’ordre de Saint-Hubert deBavière, et commanda les manœuvres du camp de Castiglione, lors du couronnement de Napoléon, comme roi d’Italie. Remplacé à l’armée par Masséna au moment où la guerre éclata, il se plaignit amèrement à l’Empereur, et fut, en 1806/ envoyé à Na-plés en qualité de gouverneur de cette Ville. En 1808, il passa en Espagne en qualité de major général sous le foi Joseph qu’il suivit constamment à titre de, conseil. Abreuvé de dégoûts il sollicita son rappel qu’il obtint sur la fin de 1809. Jourdan vivait au sein de sa famille, lorsque l’Empereur, déterminé à faire la guerre à la Russie, lui ordonna de retourner en Espagne avec sa première qualité. Ce fut pendant cette seconde période que se fit la retraite de Madrid et que fut donnée là bataille de Vittoria, le 20 juin 4813. On a longtemps imputé au maréchal Jourdan le mauvais succès de cette journée ; mais il n’y commandait-ni de droit ni de fait, et’ ses conseils éprouvèrent de nombreuses contradictions. Après la bataille de "Vittoria, il rentra en France et resta sans activité jusqu’à l’année suivante, où il fut nommé gouverneur de la 15" division militaire. Le 3 avril 1814, il envoya deRocou son adhésion’à tous les actes du gouvernement provisoire, fut créé chevalier de Saint-Louis le 2 juin, et se retira à la campagne après le 26 mars 1815. Napoléon l’appela à là Chambre des Pairs au mois de juin et l’envoya à Besançon en qualité de gouverneur de cette place et de la division militaire^

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Sous l’a seconde Restauration,.Jourdan présida le conseil de guerre qui devait juger le maréchal Ney, et qui se déclara incompétent. En I8i7, ilfut nommé gouverneur de la 7e division militaire, et l’année suivante le roi l’appela à la Chambré des Pairs.

C’est depuis la révolution de Juillet seulement que le gouvernement de l’Hôtel des Invalides, qui appartenait au lieutenant-général de Latour-Maubourg, fut confié au maréchal Jourdan. Il n’en jouit que peu de temps et succomba dans sa 71’ année, aux atteintes d’une longue maladie, le 23 novembre 1833.

Les obsèques du maréchal eurent lieu à l’église des Invalides et ses restes furent déposés dans les caveaux dé l’Hôtel.

« En voilà un, disait Napoléon, en parlant de Jourdan, que j’ai fort maltraité assurément. Rien dé plus’naturel sans doute que de penser qu’il eût dû m’en vouloir beaucoup. Eh bien ! j’ai appris avec un vrai plaisir, qu’après ma chute, il est demeuré constamment bien : ■

Il a montré là cette élévation d’âme qui honore et classe les gens. Du reste, c’est un vrai patriote : c’est une réponse à bien des choses. » (LAS CASES.)

JULLIEN (Louis-Joseph-Victor, comte)

né à La Palud (Vancluse), le 12 mars 1764.*, Élève surnuméraire d’artillerie le 16 août 1781, élève le 18 janvier 1782, et lieutenant le 1" septembre 17.83, il servit dans le 1er régiment d’artillerie (La Fère).

Passé capitaine en second au 5e de même arme le 1" avril 1791, il devint adjudant aux adjudants-généraux le 1" mai 1792, adjudant-général chef de bataillon le i 0 pluviôse an II,- et adjudant-général chef de brigade le 25 prairial an III. Le Mémoire de proposition à ce dernier grade, adressé par le général Duvignan à la commission de l’organisation et du mouvement des armées, porte ces notés :