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cachés dans la cale et qui se montrèrent quand ils entendirent les Anglais.

La frégate le Québec les conduisit au Fort-Royal Martinique, d’où ils furent transférés en Angleterre et de là en France. Le 15 vendémiaire an V, il monta le vaisseau le Nestor, de l’escadre de l’amiral Morard de Galles, destiné pour l’Irlande. Novice le \" fructidor an VI, aspirant de 2° classe le 20 germinal an VII, il fit sur les vaisseaux le Jean-Bar t et le Tyfannicide devenu Desaix, les campagnes des amiraux Bruix, Gan-teaumeetLinois, ansVII, VIII ellX, dans l’Océan, la Méditerranée et Saint-Domingue.

A bord du Desaix, il assista à trois combats, et se distingua surtout à celui d’Algésiras, le M messidor an IX. Dans ce combat opiniâtre et meurtrier, la perte dés Anglais fut plus considérable que celle de leurs adversaires. Le jeune Gicquel resta constamment sur la dunette et fixa l’attention de son commandant, qui demanda pour lui à l’amiral Linois le grade d’enseigne de vaisseau, quoique n’ayant pas 17 ans accomplis. Dans le mois de nivôse an X, le Desaix naufra-gea sur les récifs de Picolet (Saint-Domingue ) ; M. Gicquel parvint, par sa présence d’esprit, au milieu des nombreux travaux que commande un pareil événement, à sauver la mâture de ce vaisseau, qui, sans ses soins, serait infailliblement tombée sur le pont, où elle aurait occasionné de graves malheurs. Il revint en France sur le vaisseau la Révolution, de l’escadre Ganteaume. Embarqué à Brest le 13 prairial suivant sur le vaisseau l’Intrépide, destiné pour Saint-Domingue, il passa aspirant de lr0 classe le II frimaire an XL Dans cette campagne laborieuse, il mérita l’eslime de son commandant, qui lui confia le commandement d’un bateau armé, pour garder un gué, dans la rivière de Galifet, que

les noirs, révoltés, menaçaient de passer pour attaquer le haut Cap. Il voulut lui’ faire donnerun ordre d’enseigne de vais-’ seau provisoire, mais M. Gicquel déclina cette faveur, préférant n’être officier, ’ qu’entretenu. Dans le retour en France, il demeura chargé de la route du vaisseau et des observations nautiques. T .

Nommé enseigne de vaisseau le 3 bru-, maire an XII, et membre de la Légion-d’Honneur le -15 pluviôse suivant, il con^ tinua ses services sur l’Intrépide, et fit les campagnes de la Méditerranée, des Antilles et d’Espagne. Son capitaine lui donna une grande marque de confiance eu le choisissant pour commander la, compagnie de débarquement, ce poste, revenant à un lieutenant de vaisseau.. Il se trouva sur l’Intrépide aux combats du ’ Finistère et de Trafalgar, les 3 vendémiaire an XIH et 14 vendémiaire an XIV. L’Intrépide, qui s’était signalé au combat du 22 juillet, sous le commandement du brave Deperrone, s’illustra encore plus dans celui que nous décrivons. Son nouveau commandant, le capitaine Infernet, se plaça dans cette journée au rang des marins français dont les noms seront à jamais célèbres. L’Intrépide combattit deux, trois, quatre et jusqu’à cinq vaisseaux ennemis à la fois. Enfin, démâté de tous ses mâts, ayant plus de la moitié de son équipage mis hors de combat, et entouré de sept vaisseaux anglais, le courageux Infernet attendit encore pour se rendre, que l’Intrépide. fût près de couler sous ses pieds.

Dans les deux affaires citées plus haut, l’enseigne.. Gicquel commanda l’artillerie et la manœuvre du gaillard d’avant ; il persévéra tellement dans la réparation. des avaries pendant le combat de Trafalgar, que le mât de misaine de son vais—, seau ne tomba que le dernier. Il ne donna pas moins de preuves d’activité-et d’un courage éclairé dans les trois jours