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de l’armée de Portugal, et je donne l’ordre au général Gardane de partir ensuite, de sa personne, pour revenir en France. »

Le Général Gardane répondit au prince de Wagram la lettre suivante, datée de Balaruc, le 29 avril 1811 :

« J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Altesse, le 7 février, de Salaman-que, de l’expédition dont j’ai été chargé en Portugal. Votre Altesse y aura vu que Son Excellence le comte d’Erlon avait envisagé que l’on ne devait rien hasarder ; que le 25 novembre il avait rétrogradé sur l’Espagne ; que le 25, il n’y avait pas de pont sur le Zezere ; que son Altesse le prince d’Essling venait de quitter Villa-Franca, Torresvedras, etc. ; que le 25 je me trouvai en mesure de passer le Codés, qui est à cinq journées de l’Espagne, ayant à Guarda, sur mes derrières, Sylveira, qui dans une seule marche pouvait m’arrêter sur toutes les communications vers l’Espagne. — J’ai dû m’arrêter à Balaruc, attaqué de rhumatismes, de fièvre et de fatigue ; j’y suis depuis un mois, sans un soulagement apparent. »

Il paraît que les explications du général Gardane ne satisfirent pas l’Empereur, puisqu’il ne l’employa plus.

Louis XVIII, moins difficile, le réintégra dans ses fonctions le 12 juin 1814.

Chargé du commandement d’une brigade de l’armée du duc d’Angoulème, et placé sous les ordres du général Ernouf, il ne tarda pas à rejoindre les troupes impériales.

Ce dévouement ramena Napoléon, qui l’attacha, le 7 juin, à la défense de la Somme.

Retraité le 4 septembre 1815, il est mort au mois de janvier 1818.

GARNIER-LABOISSIÉRE (PIERRE)

né à Chassiécq, département de la Charente, le 10 mars 1754, entra à l’École militaire en 1769, et fut nommé sous-lieutenant dans fiustine-Dragons le 1er juin 1772. Réformé à la formation de 1776, il fut réadmis au corps, avec son grade de sous-lieutenant, le 15 juin 1777 ; il prit rang de capitaine le 3 juin 1779, et devint capitaine de remplacement dans Montmorency-Dragons le 28 avril 1788, et quand ce régiment prit le titre de 2e régiment de chasseurs à cheval, le 17 septembre 1791, il y resta comme capitaine et le suivit à l’armée du Rhin.

Au combat de Spire, le 30 septembre 1792, à la tête de douze de ses chasseurs, il fit trois cents prisonniers Autrichiens. Le 1er décembre suivant, il reçut, en récompense de cette action d’éclat, le grade de chef de brigade. Il exerçait les fonctions de général de brigade avec l’autorisation des représentants du peuple à l’armée du Rhin, depuis le 8 mai 1793, lorsque, dans une charge de cavalerie qui eut lieu le 25 messidor an II, et dans laquelle il eut un cheval tué sous lui, il tomba au pouvoir des Prussiens.

Échangé au mois de germinal an III et nommé général de brigade le 25 prairial de la même année, il fut successivement employé aux armées deRhin-et-Moselle et d’Allemagne. Il fut blessé à l’affaire de Roth, le 19 frimaire an IX, d’un coup de feu à l’épaule droite. Le 23 nivôse an VI, il passa à l’armée d’Angleterre, et le 29 thermidor à celle de Mayence. Il servit ensuite, comme général de division nommé le 5 ventâse an VII, en Italie et en Suisse pendant les ans VII, VIII et IX, et eut le commandement de l’armée de réserve depuis le 22 thermidor an VIII jusqu’à la fin de la campagne de l’an IX dans les Grisons.

Mis en non-activité le 1er vendémiaire an X, il fut nommé inspecteur général d’infanlerie le 7 nivôse, puis de nouveau inspecteur général de cavalerie le 8 ventôse.