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mais le brave commandant est atteint d’un coup de feu qui lui traverse la cuisse droite et le met hors de combat. Amalgamé dans la 80e demi-brigade, le 10 brumaire an VI, il se fit remarquer en l’an VII aux affaires du poste des Barricades et de Fossano. Après avoir tenu garnison à Wissembourg, pendant l’an X, il servit en l’an XI en Helvétie, et passa par incorporation dans le 34e régiment d’infanterie de ligne le 1er brumaire an XII. Major du 53e de ligne le 30 frimaire, et membre de la Légion d’honneur le 4 germinal de la même année, il fit les campagnes de l’an XIV et de 1806 avec la 5e division d’infanterie de l’armée d’Italie. Promu colonel à la suite du 53e de ligne le 24 décembre 1807, et placé le 1er mai 1808 comme colonel titulaire à la tête du 84e de même arme, il fit en cette qualité la campagne de 1809 en Italie et en Allemagne, et c’est sous ses ordres que le corps qu’il commandait ajouta à son illustration par un des faits d’armes les plus éclatants de cette époque. Deux bataillons du 84e, forts au plus de 1 100 combattants, avaient été laissés dans la ville de Gratz ; le 26 juin, le général autrichien Giulay se présenta devant cette place avec un corps de 10 à 12 000 hommes. Le colonel Gambin plaça ses deux bataillons dans un des faubourgs de la ville, repoussa toutes les attaques de l’ennemi, le culbuta partout, lui prit 500 hommes, 2 drapeaux, et se maintint dans sa position pendant 14 heures. C’est sur le champ de bataille de Wagram qu’il présenta à l’Empereur les drapeaux pris à Gratz : « Colonel, lui dit Napoléon, je suis content de la bravoure de votre régiment et de la vôtre, vous ferez graver sur vos aigles : UN CONTRE DIX ». Le 84e régiment reçut en outre 96 décorations de la Légion d’honneur et un décret impérial du 15 août conféra au colonel le titre de comte, avec une dotation de 10 000 francs de rente. Général de brigade commandant d’armes le 5 mars 1811, et employé en cette qualité à Rome le 19 juin suivant, il exerça ces fonctions jusqu’au 16 mars 1813, époque à laquelle il obtint sa retraite. Le 25 avril 1821 il reçut la croix de Saint-Louis, et le 19 août 1823 celle d’officier de la Légion d’honneur. Il est mort le 18 mai 1835 à Toulon (Var).

GANTEAUME (HONORE, comte)

vice-amiral, né à laCiotat en 1759, se destina de bonne heure au service de la marine et débuta dans la guerre d’Amérique. Il était officier auxiliaire en 1778, et devint sous-lieutenant de vaisseau en 1786. Élevé au grade de capitaine de vaisseau après sa sortie des prisons d’Angleterre, où il avait été conduit au commencement de 1793, il fut chef de division en 1795 ; contre-amiral sous le Directoire, il fut nommé préfet maritime à Toulon. Quelque temps après vice-amiral, et en 1808 inspecteur général des côtes de l’Océan. Le roi le nomma pair de France le 17 août 1815.

Il mourut à Aubagne le 28 novembre 1818. De tous nos officiers de marine c’est celui qui réunit le plus de titres et d’honneurs. Il est vrai qu’il comptait 49 années de service pour l’État ou pour le commerce, plus de 20 campagnes, 10 commandements généraux ou particuliers, plusieurs combats et quatre blessures.

Napoléon en a porté un jugement sévère quand il a dit à Sainte-Hélène : « Ganteaume n’était qu’un matelot, nul et sans moyens. »

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