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Rallié sincèrement à la cause royale, d’Aultanne y demeura fidèle au 20 mars 1815. Il suivit dans le Midi le duc d’An-gouléme, et stipula, comme chef d’état-major de ce prince, les conditions de la capitulation de Pont-Saint-Esprit. Appelé le 10 avril à Paris par ordre du ministre de la guerre, il fut envoyé en surveillance à Saint-Marcellin (Isère). Le roi, quoique absent, voulut récompenser sa fidélité, et par une ordonnance datée deGand, le 4 avril, l’avait fait grand officier de la Légion-d’Honneur.

A sou retour à Paris, il lui donna le commandement dé la 7e division militaire, puis, le 16 juillet, celui de la 2e division ; mais il le refusa, demanda sa retraite et se retira dans ses propriétés du département de Vaucluse, où il mourut le 7 janvier 1828. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphé, côté Ouest.

FOY (MAXIMILIEN-STANISLAS)

né à Ham (Somme), le 3 février 1775. Admis à l’École d’artillerie de La Fère dès l’âge de 15 ans, il en sortit sous-lieutenant en second au 3e régiment d’arlillerie. Il fit ses premières armes en 1792, sous Du-mouriez, et obtint successivement par sa bravoure et sa belle conduite les grades de capitaine et de chef d’escadron ; il fut nommé adjudant-général sur le champ de bataille de Diessenoffen en 1800, et justifia de plus en plus cet avancement dans les campagnes suivantes. Lors de la mise en jugement du général Moreau, une adresse où la conduite politique de ce dernier était incriminée fut présentée à la signature du colonel Foy, qui refusa de l’apposer en disant : « Qu’il était militaire et non pas juge. » Peu de temps après, il vota négativement pour l’établissement du gouvernement impérial, lorsque le suffrage de l’armée fut invoqué. Il continua de signaler sa valeur, ses talents et ses vertus militaires en Italie, en Allemagne et en Portugal.

Nommé général de ’brigade en 1809, Foy fut choisi par le maréchal Masséna pour défendre auprès de Napoléon la cause de l’armée de Portugal arrêtée sur les bords du Tage par des obstacles qu’il ne dépendait pas de sa valeur et de son dévouement de surmonter. C’est à la manière non moins noble qu’habile, dont il remplit cetie mission honorable, qu’il dut d’être mieux apprécié par le chef du gouvernement, qui le renvoya à l’armée avec le grade de général de division. Placé dans une position plus avantageuse, le général Foy, pendant la retraite de Portugal et les campagnes suivantes en Espagne, notamment à la bataille des Arapyles ou de Sajamanque, 22 juillet 1812, au passage du Duero, à Torde-Sillas, dans les affaires qu’il eut à soutenir après la catastrophe de Vittoria ; le général Foy, disons-nous, quelque temps investi d’un commandement en chef, développa toute l’étendue de ses connaissances et des ressources de son génie, et obtint un rang distingué parmi les habiles lieutenants du plus grand capitaine du siècle. Blessé pour la quinzième fois sur le champ de bataille de Waterloo, il resta à son poste jusqu’à la fin de cette désastreuse journée. Nommé en 1819 inspecteur général d’infanterie dans les 2e et 16e divisions militaires, le général Foy fut élu le 11 septembre de la même année membre de la Chambre des députés par le dépaç-tement de l’Aisne.

Sur ce nouveau théâtre parurent avec le plus vif éclat le savoir et l’éloquence du guerrier citoyen, dont l’étude avait été l’unique délassement sous la tente. Foy en consacra les fruits à la défense des principes constitutionnels, des libertés publiques, et jusqu’à sa mort, arrivée le 28 novembre 1825, il ne cessa de justifier les promesses qu’ilavait faites à ses