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ils refusèrent de se laisser bander les yeux et de se mettre à genoux. César commanda le feu. Tous deux tombèrent sous les balles, et une même mort réunit ceux qu’aucune circonstance n’avait séparés.

FAUCONNET (JKAN-LOUIS-FRANÇOIS, baron)

général de division, né à Revi-gny (Meuse), le 24 décembre 1750, prit du service dans la compagnie des gendarmes d’Artois, le 29 mars 1766, eut le rang de sous-lieutenant de cavalerie le 18 juin 1770, fut incorporé dans les gendarmes de Monsieur le Ie’ avril 1776, eut le rang de lieutenant de cavalerie le 29 mars 1781, et, réformé avec le corps le 1er avril 1788, mis à la suite des carabiniers le 15 du même mors, devint lieutenant surnuméraire au 2e régiment de cette arme le 19 avril 1789, lieutenant le 1" avril 1791, capitaine le 15 mai 1792, et chef de brigade du 6e régiment de dragons le 13 prairial an II.

Il servit, de 1792 à l’an II, aux armées de Belgique, de la Moselle, de Rhin-et-Moselle et du Nord. En l’an III, il passa de l’armée du Rhin à celle de Sambre-et-Meuse, et, en l’an VI, à l’armée du Rhin, sousPichegru, Jourdan etMoreau. Il se trouva à un grand nombre d’affaires et se conduisit toujours en brave soldat.

Lors du premier passage du Rhin, faisant partie de la division Baupuy, il marcha sur Welstadt ; mais, surpris et vigoureusement chargé par les cuirassiers d’Anspach, il voulut, au milieu de la mêlée, secourir le général Baupuy, déjà blessé de quelques coups de sabre, le ramena en effet et reçut plusieurs blessures qui le mirent hors de combat. « Si le beau dévouement est louable quand on est victorieux, quels éloges ne mérite-t-il pas dans une circonstance difficile où celui qui s’immole sait bien qu’on par-

lera peu de lui (1) ! » II reprit deux jours après, malgré l’état de ses blessures, le commandement de son régiment, et combattit, le 10 du même mois, à la bataille de Renchen, où, par une charge impétueuse faite de front, il porta le désordre dans les rangs des Autrichiens, et les força d’abandonner un grand nombre de morts sur le champ de bataille. A la demande du général Baupuy, et sur le rapport du général Moreau, Fauconnel fut nommé, le 22, général de brigade. 11 fit encore la campagne de l’année suivante.

Le Directoire décida, par arrêté du 23 fructidor an V, que cet officier général cesserait d’être employé. La décision du Directoire reposait sur les relations que le général Fauconnet était accusé d’avoir entretenues avec des émigrés. Il expliqua, dans un mémoire justificatif du mois de nivôse an VI, que ces prétendues relations se bornaient à la rencontre qu’il avait faite à une table d’hôte, à Neustadt, d’un envoyé du prince de Hohenlohe à l’ambassadeur de Prusse à Paris, au retour de sa mission. Le Directoire maintint sa décision, quant à l’activité, mais il lui rendit une demi-justice en l’admettant, le 13 ventôse an VI, au traitement de réforme de son grade.

Lors du Consulat, il demanda à rentrer dans l’armée, il s’appuya des bons témoignages de plusieurs généraux, et de certificats souscrits par des corps entiers qui attestaient la franchise et la loyauté de son caractère et la solidité de ses principes républicains ; Desaix et Moreau joignirent leurs démarches aux siennes, et il fut appelé à l’activité le 7 germinal an VIII. Dans une de ses lettres au ministre, Desaix disait que le général Fauconnet « avait acquis des connaissances parfaites dans l’arme de la cavalerie. » En non-activité de nouveau le 1" vendé- (1) Spectateur militaire, t. V, p. 200.

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