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cinquante-deux ans de service, non compris huit années d’enfant de troupe. Il est mort le 21 décembre 1827.

FABVIER (CHARLES-NICOLAS, baron)

né à Pont-à-Mousson en 1783. Élève de l’École polytechnique, il entra au let régiment d’artillerie en 1804, fit ses premières armes en Allemagne et fut blessé à l’affaire de Crems et Diernstein, ce qui lui valut, si jeune encore, la croix d’honneur. 11 fut chargé d’une mission de confiance en 1807, et fut au nombre des officiers que l’Empereur envoya au sultan Selim pour défendre sa capitale contre les Anglais.

Le lieutenant Fabvier obtint de se joindre au général Gardanne, plénipotentiaire près du Shah de Perse que Napoléon voulait dérober à l’influence de l’Angleterre et de la Russie. On l’envoya à Ispahan pour y fonder un arsenal et y créer un matériel d’artillerie. Le Shah récompensa ses succès et son zèle par la décoration de l’ordre du Soleil.

Fabvier rentra en Europe par la Russie. A la fin de 1809, il servit comme volontaire à l’armée polonaise, sous Po-. niatowski. Arrivé à Vienne, il fut nommé capitaine dans la garde impériale. Aide-de-camp du duc de Raguse en 1811, ce maréchal l’envoya, quoique blessé, en Russie, rendre compte à l’Empereur de la bataille de Salamanque. Il arriva au quartier général le 6 septembre 1812, veille de la bataille de la Moskowa. Il y fut blessé grièvement à l’assaut de la grande redoule. On l’avait vu s’arracher au sommeil au bruit du canon, s’armer d’un fusil, combattre au premier rang de nos tirailleurs, remplacer le premier chef qui venait de tomber et aller recevoir deux balles en s’élançant au plus fort du danger. L’Empereur le récompensa en le nommant chef d’escadron au 6e corps. Il fit la cam-

pagne de Saxe en 1813, fut élevé au grade de colonel d’état-major et nommé baron de l’Empire ; servit avec distinction dans la campagne de France, et signa, le 31 mars 1814, la capitulation de Paris, au nom de Mortier et Marmont.

Au retour de l’Empereur, il fit partie comme volontaire des corps de partisans qui se levèrent pour défendre les frontières.

En 1817, il accompagna le duc de Raguse à Lyon, comme chef d’état-major.

Misa la réforme, et quelque temps après en disponibilité pour cause de libéralisme, il fut arrêté au mois d’août 1820, comme prévenu d’avoir pris part à la conspiration militaire que jugeait alors la Cour des pairs, mais il fut remis en liberté par défaut de charges. Cité ensuite à la requête du ministère public, comme témoin, il fit une déposition remarquable, et refusa de faire connaître un nom qui lui était demandé par le procureur général La Cour le condamna pour refus à 500 fr. d’amende.

En 1822, accusé d’avoir tenlé de favoriser l’évasion des quatre sergents de La Rochelle, il fut acquitté ; mais, découragé, il quitta la France en 1823 et alla porter aux Grecs le secours de son épée et de ses conseils. Débarqué à Navarin, il y établit aussitôt un magasin à poudre et indiqua les réparations à faire aux fortifications de la citadelle.

Il fit ensuite un voyage en Angleterre pour y ranimer l’intérêt attiédi des philhellènes. Il en ramena plusieurs officiers français. Arrivé dans le Péloponnèse, le gouvernement lui offrit, avec le titre de général, le, commandement supérieur des troupes régulières. Le colonel refusa ; il se contenta d’organiser, comme volontaires, quelques bataillons. Quant aux services qu’il rendit aux Grecs, il en fut payé par l’ingratitude et les dégoûts de toute espèce.

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