Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/507

Cette page n’a pas encore été corrigée

de l’an VIII à l’armée du Danube, où il exerça successivement les emploisde commandant de place à Morat et à Arau, et devint, au mois dé ventôse, chef d’état-major de général Broussier, à Berne.

Attaché ensuite au corps du général Lannes, il pénétra en Italie avec l’armée de réserve et se trouva au passage du Pô à la tête d’une compagnie de la 28* de ligne. Comme une’partie de cette demi-brigade fléchissait devant l’ennemi et faisait retraite dans la petite plaine qui s’étend entre les deux digues, Estève accourut avec sa compagnie, rallia les fuyards et culbuta l’ennemi sous les yeux du général Lannes. A la bataille de Mon-tebello, il conduisit toute la 28° à l’ennemi, et à Marengo il courut à la tête des troupes jusque sous le feu des batteries autrichiennes, où il eut deux chevaux tués sous lui. Nommé le 1" messidor an VIII capitaine adjoint à l’état-major de l’armée d’Italie, il fut fait chef de bataillon le 27 germinal an IX, par un arrêté du premier Consul, àquile général Lannes avait plusieurs fois vanté sa bravoure. La deuxième jour complémentaire de la même année, admis avec son grade dans la M0 demi-brigade légère, il la suivit à Saint-Domingue, fut atteint de deux coups de feu, l’un à la poitrine et l’autre au bras, pendant la marche du général Hardy de Doudon à la plaine du Nord, le 9 germinal an X, et se maintint à la tête des carabiniers, malgré ses deux blessures : il reçut, à la suite de cette affaire, un sabre d’honneur des main du général en chef. De retour en France à latin de l’an XI, et le 12 germinal an XII incorporé dans le 2e régiment de la garde de Paris, il reçut la décoration d’officier de la Légion-d’Honneur le 25 prairial de la même année, étant de droit membre de l’Ordre depuis le d" vendémiaire précédent, comme ayant à cette époque reçu une arme d’honneur.

Employé en Holiande en l’an XIII, et promu au grade de major du 1" régiment de la garde de Paris le 12 juillet 1806, il en conduisit un des bataillons de guerre en Espagne au mois d’octobre 1807. Il était à l’affaire du pont d’Arcole, qu’il enleva d’assautle 7 juin 1808, à la prise de Cordoue le même jour, et au combat d’Andujar, où, après avoir résisté trois jours aux troupes espagnoles, il fit retraite sur Baylen. Bien qu’il eût combattu victorieusement dans la journée du 19 juillet depuis trois heures du matin jusqu’à deux heures de l’après-midi, il eut le malheur de se voir compris dans la capitulation signée le 23, un décret du 13 du même mois lui avait conféré le grade de colonel à la suite du régiment.

Retenu comme prisonnier de guerre en violation de la capitulation, et conduit avec ses malheureux compagnons sur le ponton la Vieille-Castille, en rade de Cadix, il parvint à s’échapper avec une centaine de braves dans la nuit du 15 au 16 mars 1810, fut recueilli sur la plage par l’armée française, et prit, le 1" novembre 1810, le commandement du 118* régiment de ligne, à la tête duquel il reçut un coup de feu au côté gauche à la bataille de Salamanque, le 22 juillet 1812.

Baron de l’Empire dans le cours de cette campagne, il passa en qualité de major au -4e régiment de voltigeurs de la jeune garde le 24 janvier 1813, rejoignit la division de la jeune garde à la grande armée, fut nommé chevalier de l’ordre de la Réunion et général de brigade le 23 juillet 1813, et placé au Ac corps à la réorganisation qui suivit la bataille de Leipzig, le 15 novembre suivant, il fit encore la campagne de France, se retira dans ses foyers, où Louis XVIII lui envoya la croix de Saint-Louis le 13 août 1814., et admis à la solde de retraite le 15 mars 181b ; il fut placé dans le cadre