Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/491

Cette page n’a pas encore été corrigée

ËBERLË (GASPARD)

né le 11 juin 1764, à Schelestadt (Bas-Rhin), entra le 2b septembre 1781 dans le régiment du Maine (28e d’infanterie). Caporal le 1" mai 1787, sergent le 16 mars 1792, il devint sergent-major le 7 novembre suivant.

Il fit avec distinction les campagnes de 1792, 1773 et de l’an II, à. l’armée d’Italie. Le 28 vendémiaire an II, à l’attaque de Gillette, son capitaine fut mis hors de combat ; Éberlé prit aussitôt le commandement de la compagnie, il tua un soldat piémontais et lui enleva une capote d’officier qu’il portait avec lui. Après s’en être revêtu, il s’avança vers une redoute occupée par 300 hommes et somma le commandant ennemi de faire mettre bas les armes à sa troupe. Celui-ci trompé par le costume, s’imagina qu’il avait affaire à un officier d’un grade élevé suivi par des forces considérables et il se rendit à discrétion avec ses 300 hommes. Sur le rapport que fit de cette action le général en chef Dugommier, Éberlé fut nommé adjudant-général chef de bataillon le 13 brumaire, et adjudant-général chef de brigade le 1er frimaire suivant. Le 25 du même mois à la prise de la redoute anglaise, pendant le siège de Toulon, il s’élança un des premiers â l’assaut, son exemple entraîna les chasseurs d’avant - garde et contribua puissamment au succès de cette entreprise. Passé à l’armée des Pyrénées-Orientales, il se distingua au siège de Collioure et de Port-Vendre.

Le 14 floréal an H, quoiqu’il n’eût avec lui que cinq compagnies de chasseurs et une de grenadiers du 28e régiment d’infanterie, il sauva, pendant la nuit, la première batterie dirigée sur le fort Saint-Elme, et força par sa résistance opiniâtre une’ forte division ennemie à battre en retraite. Le 22 du même mois, à l’escalade de ce fort, il aida à placer les échelles, s’empara de la porte du fort pour y attacher le pétard, et fut grièvement blessé d’un coup de feu qui lui traversa le genou droit. Le 5 brumaire an III, il fut blessé d’un coup de feu à l’épaule droite en chargeant la cavalerie espagnole sur la grande route de Figuiè-res. Le 30 du même mois, avec 300 chasseurs à pied et la compagnie de grenadiers du 28e, il enleva à la baïonnette la redoute formidable de Nostra-Signora del Roure et s’empara de vive force du pont des Moulins.

Passé en l’an IV à l’armée d’Italie, il commandait l’avant-garde de la division Masséna,lorsque le 24 vendémiaire il s’empara, avec une seule compagnie d’éclai-reurs, de la redoute et du camp de Roc-barbenne où il fit 400 prisonniers. Nommé le 13 brumaire suivant, chef de la 56e demi-brigade de ligne, devenu 85e, le brave Éberlé, à la tête d’une colonne de 700 éclaireurs, enleva plusieurs redoutes, perça la ligne de l’armée ennemie et fit 2,000 prisonniers. Le 29 germinal de la même année il commandait l’avant-garde de la division Serrurier à l’attaque de Mondovi. Atteint de trois coups de feu, dont un lui traversa la jambe droite, il continua de diriger les troupes sous ses ordres jusqu’à la fin du combat. Le l’r frimaire an V, à la reprise de Rivoli, il marcha à la tête de son corps formé en colonne serrée contre l’ennemi qui avait déjà battu deux demi-brigades de la division Joubert et.

EBE