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Martin François Dunesme|DUNESME (MARTIN-FRANÇOIS, baron)]] == né le 17 mars 1767 à Vieux-les-Asfeld (Ardennes), entra au service comme sergent-major le 22 septembre 1791 dans le 1" bataillon des Ardennes, incorporé en l’an XI dans la 102e demi-brigade d’infanterie de bataille devenue, en l’an IV, 106* demi-brigade de ligne et 106e de cette arme à l’organisation de l’an XII.

Il fit aux armées des Ardennes et du Nord la campagne de 1792, et passa capitaine le 15 mai de cette même année.

Le 4 mars 1793, à l’affaire d’Hesmin, petit village situé entre Hervé et Liège, l’armée française se reposant dans un défilé fut surprise par les Autrichiens ; le capitaine Dunesme court à sa compagnie, la rassemble, se précipite sur l’ennemi à la baïonnette, lui tue une cinquantaine d’hommes, met toute sa ligne eu déroute, et ne rejoint son bataillon qu’après avoir entièrement dégagé la colonne.

Dans cette action, il s’élança seul au milieu des rangs ennemis, et alla y chercher deux soldats autrichiens qu’il ramena prisonniers.

Le 16 du même mois, en avant de Tirlemont, il tomba à l’improviste sur les postes autrichiens qu’il força à une retraite précipitée.

Le 20 vendémiaire, à Châtillon, les royalistes étant venus attaquer une colonne républicaine placée en avant de cette ville, et l’ayant mise en déroute, le capitaine Dunesme, qui était de garde au quartier général, ne quitta son poste que le dernier, soutenant la retraite avec son détachement.

Parvenu à quelque distance hors de la ville, il aperçut un des drapeaux des rebelles et résolut de s’en emparer. Il s’élance aussitôt, mais ma) soutenu par les siens, il se trouva seul au milieu des ennemis.

Chargé alors par les royalistes, accourus en grand nombre, il eût infailliblement succombé, si le nommé Hoclet, son ancien fourrier, alors canonnier à cheval dans la légion de Westermann, ne fût accouru à son aide.

Ce brave soldat, malgré le feu meurtrier des Vendéens, parvint jusqu’au capitaine, le fit monter sur un cheval qu’il conduisait en main, et l’aida ensuite à se faire jour à travers la foule des ennemis.

De retourà sa compagnie, Dunesme soutint encore la retraite avec une poignée de braves jusqu’au bois des Chèvres, où on avait rallié quelques centaines de républicains auxquels il se joignit pour reprendre l’offensive, et les royalistes, attaqués à leur tour, furent obligés de prendre la fuite.

Le 3 brumaire suivant, Dunesme soutint seul, avec sa compagnie, pendant plus d’une heure, la retraite de l’armée, et fut même assez heureux pour arracher des mains des Vendéens un grand nombre d’habitants qu’ils étaient sur le point d’immoler à leur fureur.

Il reçut dans cette circonstance une forte contusion au genou droit, et serait devenu victime de son dévouement sans l’intrépidité de Taide-de-camp Cavaignac qui l’emporta sur son cheval après l’avoir retiré de dessous les baïonnettes ennemies.

Il fit ensuite la campagne de l’an III à l’armée des côtes de Brest, et fut blessé au bras droit en chargeant avec sa compagnie.

Nommé le 24 brumaire an IV chef de bataillon dans le même corps, il passa, en l’an V, à l’armée du Rhin, en l’an VI à celle d’Helvétie, et servit, en l’an VII aux mêmes armées et à celle d’Italie. Le 20 prairial an VII ; avec un bataillon de conscrits qu’il menait pour la première fois aufeu, il attaqua l’ennemi sur l’Albis, près de Zurich, lui tua 500 hom-

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