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sards ! » Les hussards de Berchiny se présentèrent : « Arrêtez ces hommes-là, » leur dit-il en allemand. Beurnonville demanda à partager le sort des députés. — « Oui, répondit-il, je vous rends un service ; je vous sauve du tribunal révolutionnaire. » Puis après avoir offert quelques aliments à ses prisonniers, il les envoya à Tournay, au quartier général des Autrichiens.

Le lendemain, il harangua ses troupes qui restèrent muettes. Dumouriez, abandonné par une grande partie de ses soldats, poursuivi par l’autre comme traître, n’échappa qu’avec peine à la mousqueterie très-vive qui l’accompagna presque jusqu’aux retranchements de l’armée autrichienne, et fut rejoint peu de jours après par environ 1,500 hommes, que le prince de Cobourg prit à la solde de l’Autriche.

Dumouriez, voyant un peu tard combien il avait eu tort de compter sur les promesses des ennemis de la France, quitta le camp autrichien, se rendit en Franconie, d’où il fut durement éconduit par l’Électeur de Cologne, puis à Stutt-gard, où il ne fut pas mieux accueilli, puis, sous un nom supposé, en Suisse, en Italie, en Angleterre ; mais tout séjour lui était interdit dès qu’il était reconnu. Enfin, il se fixa à Nériss, près de Hambourg, sur le territoire danois.

En 1800, il alla en Russie offrir à Paul 1" ses services contre la France, mais Paul se prononça tout à coup pour la France contre l’Angleterre.

Depuis 1800, il vécut d’une pension considérable que lui payait le gouvernement anglais pour prix des conseils qu’il lui donnait.

En 1803, à l’époque du camp de Boulogne, il alla habiter l’Angleterre. En 1805, il fit un voyage en Prusse. En 1807, il s’était lié avec Gustave, et il était question de lui donner le commandement de

l’armée suédoise, lorsque la paix de Tilsitt le força de retourner en Angleterre.

En 1808, il alla offrir ses services au Portugal menacé par la France. Il parcourut l’Espagne, donna aux Espagnols le système des guérillas, et composa pour eux un ouvrage qui, traduit sous le titre de Pardidas de guérillas, fut longtemps leur manuel.

De 1812 à 1814, il fut le conseiller du ministère Castlereagh et de Wellington.

La Restauration n’osa ni le rappeler, ni l’employer. Il resta en Angleterre et continua à recevoir une pension de 1,200 liv. sterl. et une somme annuelle de 4 0,000 francs, qu’un de ses anciens amis lui fit remettre jusqu’à sa mort.

Au mois de mars 1822, il quitta sa résidence de Little-Ealing et alla demeurer à Turville-Park, dans le comté de Buckingham. On lui acheta un troupeau, des vaches… Il avait 84 ans.

Il mourut le 14 mars 1823. Ses restes sont déposés dans l’église de Henley.

DUMOUST1ER (PIERRE)

né à Saint-Quentin, le 17 mars 1771. S’engagea comme simple soldat, en 1792. dans le (5° hussards, passa par tous les grades et fut nommé en 180-4 colonel du 63e de ligne avec lequel il parut à Ulm, Auster-litz", Iéna, Pultusk, Ostrolenka. Après cette dernière campagne, il passa eu Espagne, revint en 1809 à la grande armée, commanda les chasseurs à pied de la garde à Wagram, retourna en Espagne en 1810 à la tête de quatre divisions de la jeune garde, et fut fait général de division en 1811. Il combattit en 1812, à Lutzen et à Dresde. Rentré dans ses foyers à la Restauration, on le mit en surveillance à la Révolution de 1830. Il commandait les gardes nationales de la 12e division dont le gouvernement nouveau lui confia le commandement.

Il est mort à Nantes le lijuin 183J.

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