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de là ; c’était un immense ruban s’éten-dant à perte de vue du S.S.-E. à l’O. S.-0., haut de 2 à 300 toises, entièrement couvert de glace et de neige ; on était par 66°,38 latitude et 138°,21 longitude Est, sous le cercle polaire antarctique et à peu de distance du pôle magnétique ; c’était une haute et puissante barrière qui fermait la route aux navires. M. d’Ur-ville annonça à son équipage que cette terre porterait désormais le nom de Terre Adélie, du nom de sa femme. Le 27 janvier, forcé de renoncer à tous projets d’exploration de la terre Adélie, dont on avait tracé environ 150 milles d’étendue, il se porta au Nord, sous toutes voiles possibles, pour s’échapper du labyrinthe où il se trouvait engagé ; ainsi, le Ie’ février 1840> par 65°,20 latitude et 128°,121 longitude Est, il dit un adieu définitif à ces régions sauvages, et mit le cap au Nord pour rallier Hobart-Town, où il arriva le 17 février.

Il visita encore la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, le détroit Torrès-Tinior, toucha à l’île de France et revint en France. Le gouvernement acquitta en partie la dette du pays en élevant M. d’Urville au grade de contre-amiral.

Le 8 mai 1842, un convoi parti de Versailles pour Paris, par le chemin de fer de la rive gauche de laSeine, éprouva, à la hauteur de Meudon, un accident épouvantable qui coûta.la vie à M. d’Urville. L’essieu de la machine qui était en tête vint à se briser, la locomotive s’arrêta court, la seconde locomotive vint lui donner une violente impulsion et la poussa devant elle l’espace de 150 pas. La force de cette impulsion fut telle que la seconde machine monta sur la première, brisa le foyer et couvrit la route de charbons ardents. A leur tour, les wagons arrivèrent sur la seconde locomotive, poussèrent le premier wagon sur

elle, le second sur le premier et ainsi de suite jusques et y compris le cinquième. Le convoi était sorti des rails, les voitures se renversèrent les unes sur les autres fermant toutes les issues, enlevant toutes les chances de salut, et au-dessous de ces voitures amoncelées se trouvait le foyer de l’incendie que le vent alimentait encore. En peu d’instants, l’incendie s’éleva à une hauteur prodigieuse et l’intérieur des wagons devint une fournaise ardente. Quand le feu eut perdu son intensité, on se précipita au secours des victimes ; trente-neuf cadavres défigurés furent couchés sur le tertre qui borde le chemin ; on ne trouva ensuite que des fragments informes de corps humains, des troncs sans membres, des jambes et des bras séparés du tronc. Parmi ces débris, on reconnut les tronçons des corps du contre-amiral d’Urville, de sa femme et de son fils âgé de 14 ans. » Telle fut la fin de l’illustre navigateur.

DUMOULIN (PIERRE-CHARLES)

naquit le H mai 1749 à Paris.

Grenadier le 1er janvier 1776 dans le régiment de Barrois (91e d’infanterie), il fit partie de l’expédition de Genève sous M. de Jaucourtj et obtint son congé le 1" janvier 1782.

Admis le 1er novembre suivant dans la compagnie des gardes des impositions de Paris, il y devint lieutenant le 10 juillet 1787, et fut nommé le 15 décembre 1791 adjudant-major du bataillon de la garde nationale de Saint-Méry.

Elu capitaine au 1e’ bataillon de la commune de Paris le 5 septembre 1792, il en devint le chef le 16 du même mois, et le conduisit à l’armée des Ardennes, où il se distingua dans différents petits combats livrés à l’ennemi sur les hauteurs de Bretteville et près du pont de Favergier, et pendant le siège de Na-mur, où, le 27 septembre, le général

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