Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/428

Cette page n’a pas encore été corrigée

425 )

DES


fusiller les prisonniers qu’ils venaient de faire, mais il les sauva au péril de ses jours. Le 11 thermidor, il fut blessé à la retraite de Salo. Le lendemain, il pénétra dans cette ville, s’empara de deux pièces de canon, de deux drapeaux et de 200 Autrichiens, poursuivit l’ennemi ei délivra le général Guieux et 300 Français. Il se rendit maître de Rocca-d’Anfo le 19, et de Stora le 23. Le Ie* fructidor il reçut une blessure en s’emparant d’une redoute armée de deux canons ; il courut de grands dangers le 19, dans une reconnaissance sur l’Adige. Le 22, il prit San-Michaeli ; le lCr jour complémentaire, le général Vaubois lui ordonna de tenir jusqu’à la dernière extrémité au plateau de Rivoli. Il fit ses dispositions en conséquence ; mais, cerné par des forces supérieures, couvert de blessures’, il tomba au pouvoir des Autrichiens, qui le conduisirent en Hongrie. Après une captivité de sept mois, il revint en Italie à la suite d’un échange, et fut élu, en germinal an VI, par le déparlement du-Mont-Blanc, député au Conseil des Cinq-Cents, où il ne se fit remarquer que par des opinions républicaines des plus avancées.

Malgré son opposition au mouvement de Brumaire, le premier Consul lui conserva le commandement de son corps, devenu 27e demi-brigade légère et l’envoya en Hollande. Il commanda successivement Nimègue, Berg-op-Zoom, Rotterdam, Dusseldorf, le > grand duché de Berg, Aschaffembourg, Francfort, La Haye, Breda.

Le 11 fructidor an XI, le premier Consul lui conféra le grade de général de brigade, et le nomma en l’an XII, les 19 frimaire et 2o prairial, membre et commandant de la Légion-d’Honneur. Employé à la grande armée en l’an XIV, il se distingua à la prised’Ulm. En 1809, il commanda une brigade de l’armée d’Ita-

lie sous les ordres du prince Eugène, fut blessé le 10 avril, au passage du Taglia-mento, prit le commandement de l’avant-garde de l’armée, se trouva à la bataille de la Piave le 8 mai, et à toutes les affaires qui eurent lieu jusqu’à la jonction avec la grande armée, et fut créé comtede l’Empire et général de division le 9 juillet, quelques jours après la bataille de Wagram, où il avait été blessé àla cuisse. Dans un déjeuner qu’il fit à Vienne, Napoléon le salua du surnom d’intrépide. En 1810, il eut le commandement d’Amsterdam, et reçut, le 30 juin 1811, la décoration de grand officier de la Légion-d’Honneur ; l’Empereur le fit aussi électeur du département du Léman. Employé en 1812 au Ie’ corps de la grande armée, il fut blessé, le 22 juillet à Mohilow, concourut à la prise de Smolensk, combattit, le 7 septembre, à la bataille de la Mos-kowà, eut bientôt après le bras fracassé par un biscaïen, dut céder sa division au général Rapp, et reçut, au commencement d’octobre 1812, le commandement de-Berlin, commandement qu’il conserva jusqu’au 26 février 1813. Ilétaitdans ses foyers depuis plusieurs mois, lorsque, le 4 janvier 1814, l’Empereur le chargea d’une partie de la défense des Alpes. Obligé de se replier, il rejoignit le corps d’Augereau. Les faits de guerre qui lui sont propres pendant cette courte campagne, pour être obscurs, n’en méritent pas moins d’être cités, et c’est avec un sentiment de reconnaissance justement apprécié, que ses compatriotes l’appelè-reut alors le Bayard de la Savoie. Des-saix se soumit aux événements politiques de l’époque, et reçut la croix de Saint-Louis le 27 juin 1814. Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, lui donna le commandement de Lyon, puis celui d’une division de l’armée des Alpes, sous Sachet. Après la seconde abdication, il se ré-1-