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lui demandent s’il n’avait pas ordonné la retraite. — Oui, répondit-il, mais celle de l’ennemi.

Après la destitution de Pichegru, le général Michaud à qui l’on destinait le commandement, conduisit Desaix chez le député Léman : « Voilà, dit-il, l’homme qu’il nous faut pour général en chef ; il est adoré du soldat. — Comment, répond Desaix, c’est pour cela que tu m’as amené ? A moi le commandement, à moi qui suis le plus jeune des officiers ! Représentant, tu ne commettras pas une pareille injustice à l’égard de vieux militaires qui ont beaucoup mieux mérité que moi de la patrie. » Et il sortit après avoir refusé formellement.

DESBRUSLYS (NICOLAS-ARNAULT DE RIGNAC, baron)

né le 7 août 1757 à Brives-la-Gaillarde (Corrèze), entra comme élève à l’école des Mineurs de Verdun, le 28 septembre 1774.

A la suppression de cette école, le 25 septembre 1775, il passa comme surnuméraire dans les gardes du corps du roi (compagnie de Noailles), et fut nommé le 4 juillet 1780 lieutenant en second au 3e régiment d’artillerie.

Embarqué à Brest en 1781, pour une expédition dans l’Inde, qui échoua deux fois, il rejoignit son régiment en Bretagne.

Lieutenant en premier, le 1er septembre 1783, et capitaine dans les troupes coloniales, le 7 mai 1786, il accompagna l’envoyé extraordinaire du gouvernement français près le sophi de Perse. Rentré en France en 1787, il reprit rang dans le 1er régiment d’artillerie, le 27 janvier 1788, et fut nommé lieutenant en premier, aide-de-camp du premier inspecteur général de l’artillerie, capitaine en second au 2e régiment d’artillerie, et adjoint à l’état-major général de l’armée du centre, les 11 avril et 8 août 1791, Cet 8 février 1792, et il obtint du général Dumouriez, le 1er septembre de cette dernière année, le grade d’adjudant-général lieutenant-colonel.

Le 14 du même mois, à l’affaire de la Croix-aux-Bois, il rallia plusieurs fois et conduisit à l’ennemi les bataillons qui avaient été rompus pendant l’action.

Dans la même journée, il sauva, par une retraite habilement préparée, quatre bataillons qui allaient être enveloppés par l’ennemi, et, le lendemain, les équipages de l’armée attaqués par trois escadrons ennemis.

Adjudant-général-colonel, le 8 octobre suivant, il assista au siège de Namur en qualité d’adjudant-général de tranchée, conduisit la colonne à l’attaque du fort Vilatte, et monta l’un des premiers à l’assaut de ce fort, qui fut emporté de vive force.

Il reçut une blessure au bras droit par un éclat d’obus, le 26 novembre.

Chef d’état-major général de l’armée des Ardennes, le 26 janvier 1793, et chargé de diriger les travaux de siège pendant le blocus de Maastricht, un boulet de canon vint l’atteindre à la cuisse droite, le 27 février.

Général de brigade provisoire, le 7 août, il remplit en même temps les fonctions de chef d’état-major des trois armées du Nord, de Belgique et des Ardennes.

Le 13 mai il avait été confirmé dans son grade par le conseil exécutif, lorsqu’une nouvelle décision du 10 août, le suspendit de son emploi. Arrêté, conduit à Paris et incarcéré dans la prison de l’Abbaye, il ne recouvra sa liberté que le 9 thermidor an II. L’émigration de deux de ses frères, en 1791, avait été le motif de cette détention.

Mis de nouveau en état d’arrestation, le 22 du même mois, comme ancien chef d’état-major du général Cuslines, accusé