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Durant l’action, il reçut une balle dans la poitrine qui le renversa sur la croupe de son cheval ; il n’évita le danger que parce que son manteau était roulé en croix devant lui, et fui blessé d’un coup de feu à la cheville gauche. Quoique sa blesurê le fit beaucoup souffrir et l’empêchât de se chausser, le général en chef le chargea de conduire des chameaux chargés d’argent à Rahmanié, puis à Alexandrie, avec des dépêches secrètes pour le général Marmont et l’amiral Gantheaume, dont il devait lui porter les réponses au Caire. Il remplit sa mission malgré les attaques répétées des Arabes ; la réponse de l’amiral était verbale, elle se bornait à ce peu mots : Le vent est bon. Le capitaine Der-moncourt la reporta exactement au général en chef, qui bientôt après cinglait vers la France. 11 se signala à la bataille d’Héliopolis, près de Coraïm, où il secourut Kléber, et à la reprise du Caire.

Le général en chef Menou reconnut ses services en le nommant chef d’escadron au 14e de dragons le 4 messidor an vin.

A la seconde bataille d’Aboukir, le 30 ventôse an ix, frappé d’un coup de feu à la gorge, il ne quitta point le commandement, rallia son corps et soutint la retraite avec une grande énergie. Revenu en France en vertu de la convention d’Alexandrie, confirmé dans son dernier grade par le premier Consul, le 15 ventôse an x, il passa dans le 22e régiment de cavalerie ; mais ce régiment ayant été incorporé dans les cuirassiers, on l’envoya dans le 21e de dragons, le 13 pluviôse an xi. En l’an xii le premier Consul le nomma, le 23 frimaire, major du 11e de cuirassiers, et le 4 germinal membre de la Légion-d’Honneur.

Il servit à la grande armée, de l’an xiv à 1807. Fait colonel du 1" de dragons, le 5 avril de cette dernière année, il

mena son régiment au feu pour la première fois, le 12 juin, à la bataille d’Heilsberg, et pour la seconde fois, le •14, à Friedland. A la fin de cette bataille, l’Empereur fit appeler Sopransi, aide-de-camp du prince du Neufchatel : « Allez dire au colonel du 1" régiment que je suis content de lui. » Baron de l’Empire, avec dotation, le 17 mars 1808, officier de la Légion-d’Honneur, le 4 octobre suivant, il entra immédiatement en Espagne avec la division Latour-Mau-bourg, et y resta jusqu’en 1811. Sa retraite deTarragone, au mois de décembre 1808, est un des plus beaux faits d’armes de nos campagnes d’Espagne. Le 29 juillet 1809, à Talaveira de la Reina, où il commanda sa brigade, il eut la cuisse droite traversé d’un coup de feu. Forcé d’interrompre son service, il le reprit au mois d’octobre, et reçut, le 29 décembre, dans la Sierra-Morena, une balle morte au genou droit. A Ma-drilejos, au Trocadéro, à Chiclana, il fit preuve de bravoure, d’activité et de talents militaires. Le 1" régiment de dragons étant devenu let de chevau-légers-lanciers, le colonel Dermoncourt quitta l’Andalousie, le 9 octobre 1811, et entra en France pour procéder à l’organisation du nouveau corps, organisation qu’il compléta à Chartres. Il quitta cette ville le 12 mai 1812, et rejoignit la grande armée à Moscou, le 11 octobre. Il se battit le 21 à Malo-Jaroslawetz.

Au commencement de 1813, il prit à Mayence le commandement d’un régiment de marche, et se rendit à l’armée près de Bautzen. Au combat de Rechen-bach, il fit plusieurs charges heureuses et eut un cheval tué sous lui. C’est pendant l’armistice que l’Empereur l’éleva, le 22 juillet, au grade de général de brigade, et lui confia le commandement de la cavalerie du 5" corps. Il se trouva aux affaires de Goldberg,

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