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tard dans la 36e demi-brigade de ligne. ■ II fit les campagnes de 1792 et 1793 aux armées de Hollande et du Nord, assista à l’occupation de la place de Geer-truidenberg, et prit part à toutes les affaires qui eurent lieu en avant de Lille.

Dans une découverte qu’il avait -été chargé de faire sur Lanoi, au mois d’août 1793, il fondit le premier sur une centaine d’Autrichiens et les força à prendre la fuite. Dans un engagement qui eut lieu le 29 septembre de la même année, il reçut une blessure à la jambe droite. Le 29 floréal an H, il contribua à la prise de 400 Autrichiens, et tomba au pouvoir de l’ennemi le 3 prairial suivant au combat de Templeuve, près de Tournay.

Rendu à la liberté dans le mois de frimaire an iv, il rejoignit son régiment à l’armée de Sambre-et- Meuse. Adjudant-major le 1er messidor même année, il prit rang de capitaine le 1" messidor an v, commanda à Bâle le dépôt général des conscrits, et rentra à son corps après avoir incorporé environ 13,000 jeunes soldats.

Il se fit remarquer à l’armée d’Helvé-tie en l’an vz et en l’an vu, notamment dans les journées des 27 et 28 thermidor de cette dernière année àinsielden et au pont du Diable. Placé à la tête de quelques braves, il poursuivit 2,000 Autrichiens jusque sur les bords du lac de Zurich, où il les força de mettre bas les armes. Le 10 fructidor suivant, il concourut à l’attaque du pont d’Uzenach, et enleva le lendemain, à la tête des grenadiers de son bataillon, celui de Nasel.

Chargé par le maréchal Soult, la veille de la victoire de Zurich, de reconnaître la rivière de la Linth, au-dessous du lac, il s’acquitta de cette mission avec autant d’intelligence que de valeur ; organisa lui même un corps de 200 nageurs, ar-

més de piques, de sabres et de pistolets. Le jour de la bataille, il franchit la rivière avec ses braves, s’empare des redoutes et des retranchements autrichiens, encloue les pièces ennemies, jette l’épouvante dans ses rangs et tue le général en chef Hotze dans son quartier général. Avant d’effectuer ce passage, il avait adressé à sa petite troupe l’allocution suivante : « Vous allez vous couvrir de gloire en portant dans un instant l’épouvante et la mort dans les rangs ennemis ; vous ne pouvez pas faire de prisonniers ; égorgez donc tout ce que vous rencontrerez. Marchez réunis, suivez mes traces en silence. Vaincre ou mourir, tel est notre mot d’ordre. Je vous rallierai sur la rive droite par un coup de sifflet. »

Cette action d’éclat valut à Dellard le grade de chef de bataillon sur le champ de bataille, et un beau cheval dont le général Soult lui fit présent. Le lendemain, aidé seulement de son domestique, il prit 80 Autrichiens qu’il conduisit au quartier général. La confirmation de sa nomination comme chef de bataillon ayant été retardée, il fut de nouveau promu à ce grade sur le champ de bataille du 12 iloréal suivant par le général Mo-reau, commandant en chef de l’armée du Danube, pour sa belle conduite à la prise du fort de Hoentwill. Le premier Consul le confirma dans son grade le 29 vendémiaire an x, pour prendre rang de sa première nomination (4 vendémiaire anvm).

Au passage du Rhin, à la tête d’un bataillon de la division Vandamme, il exécuta la première attaque contre la cavalerie autrichienne, placée sur le plateau en avant deStockach (15 floréal an vm), t soutint le lendemain, pendant plus d’une heure, à Mœskirch, le feu d’une batterie formidable placée au centre de armée ennemie. Placé quelques jours après à la tête

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